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Les Écossais en France, les Français en Écosse - Electric Scotland

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LIS FRANÇAIS EN ECOSSE. i!>7<br />

jours. Ayant ledict seigneur fait ung estât à part à monsieur le<br />

Daulphin (et luy baille pour gouverneur monsieur d'Urfé 1 , ainsy<br />

qu'il a esté par cy devant), la royne pr<strong>en</strong>d avec elle ses deux fil<strong>les</strong><br />

et ne leur faict aucun estât, ayant délibéré de <strong>les</strong> faire ordinai-<br />

rem<strong>en</strong>t coucher <strong>en</strong> sa garde-robe ou <strong>en</strong> une chambre le plus près<br />

d'elle qu'elle pourra; et n'auront avecques el<strong>les</strong> que madame<br />

de Humieres et leurs fil<strong>les</strong> de chambre, et dict ladicte dame<br />

que jamais, tant qu'elle vive, jusques à ce que ses fil<strong>les</strong> soy<strong>en</strong>t<br />

mariées, personne qu'elle n'aura commandem<strong>en</strong>t sur el<strong>les</strong>, ne<br />

leur voulant à ceste cause dresser estât, et désormais ne faire<br />

qu'ung de leurs damoysel<strong>les</strong> et <strong>les</strong> si<strong>en</strong>nes, quy est le vray<br />

moy<strong>en</strong> de <strong>les</strong> t<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> crainte et obeyssance; disant que <strong>les</strong><br />

estatz qu'on a cy-devant faictz aux fil<strong>les</strong> de <strong>France</strong> estoit parce<br />

qu'el<strong>les</strong> n'avoy<strong>en</strong>t poinct de mère. En quoy elle me semble dire<br />

vérité; et à ceste occasion je seroys d'oppinion, Madame, que<br />

vous <strong>en</strong> deussiez ainsy user et ne permettre que vous ou ceulx<br />

à qui vous <strong>en</strong> vouldrez donner la charge, puisse commander à<br />

vostre fille. A quoy je vous supplye t<strong>en</strong>ir main forte, et par ce<br />

moy<strong>en</strong> vous aurez tousjours plus de puissance sur elle; mais<br />

cognoissant ses vertus, je vous puys asseurer que ne recepvrez<br />

jamays d'elle que toute obeyssance. Elle vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce lieu avec<br />

mesdicts seigneurs et dames, et y am<strong>en</strong>é son train et tout ce<br />

qu'elle est accoustumée d'avoir, et ne reste maint<strong>en</strong>ant que de<br />

regarder <strong>en</strong> quel équipage vous la vouldrez t<strong>en</strong>ir. Et pour vous<br />

y donner quelque lumière et commancem<strong>en</strong>t, je vous ay faict<br />

dresser ung estai de toutes <strong>les</strong> personnes qui sont avec elle, et<br />

de ce quy semble luy estre <strong>en</strong>cores nécessaire, et de ce qu'elle<br />

pourra desp<strong>en</strong>dre pour chaquune année; lequel estât je vous <strong>en</strong>-<br />

1 Claude d'Urfé, né <strong>en</strong> 1501, mort <strong>en</strong> 1558. Voyez <strong>les</strong> d'Urfé, etc., par Aug. Ber-<br />

nard. Paris, M DCOC XXXIX, in-8", eh. XII, p. 50. — Une lettre de H<strong>en</strong>ri II à<br />

M. de Humieres, du 10 janvier 1549, semble indiquer qu'à celle date ce seigneur<br />

était gouverneur du Dauphin.<br />

vol. i. 32

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