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Les Écossais en France, les Français en Écosse - Electric Scotland

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492 LES ÉCOSSAIS EN FRANCE.<br />

après <strong>les</strong> thèmes, qui lui fur<strong>en</strong>t peut-être donnés comme la pre-<br />

mière préparation pour ce sujet, et nous montr<strong>en</strong>t qu'elle ne<br />

fut certainem<strong>en</strong>t pas sans être aidée dans la composition de son<br />

discours. Cep<strong>en</strong>dant <strong>les</strong> paro<strong>les</strong> de Brantôme mérit<strong>en</strong>t d'être<br />

citées ici, parce qu'el<strong>les</strong> se rapport<strong>en</strong>t à la même époque et à<br />

la même nature d'idées : "Pour la beauté de l'ame, elle estoit<br />

toute pareille; car elle s' estoit faicte fort sçavante <strong>en</strong> latin : es-<br />

tant <strong>en</strong> Faage de treize à quatorze ans, elle déclama devant le<br />

roy H<strong>en</strong>ry, la reyne, et toute la cour, publiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> la salle<br />

du Louvre, une oraison <strong>en</strong> latin qu'elle avoit faicte, soubt<strong>en</strong>ant<br />

et defî<strong>en</strong>dant, contre l'opinion commune, qu'il estoit bi<strong>en</strong> séant<br />

aux femmes de sçavoir <strong>les</strong> lettres et ars libéraux. Songez quelle<br />

rare chose c'estoit et admirable de voir ceste sçavante et belle<br />

reine ainsy orer <strong>en</strong> latin, qu'elle <strong>en</strong>t<strong>en</strong>doit et parloit fort bi<strong>en</strong>;<br />

car je l'ay veue là ; et fut heureux de faire faire à Antoine Fo-<br />

chain de Ghauny <strong>en</strong> Vermandois, et l'adresser à ladicte reine,<br />

une rhétorique <strong>en</strong> françois, afin qu'elle l'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dist mieux, et se<br />

fist plus éloqu<strong>en</strong>te <strong>en</strong> françois, comme elle l'a esté, et mieux<br />

que si dans la <strong>France</strong> mesme elle avoit pris naissance."<br />

L'indication d'un traité <strong>en</strong> français sur la rhétorique composé<br />

pour Marie Stuart était un fait trop curieux pour être négligé,<br />

car on pouvait espérer d'y trouver de nouvel<strong>les</strong> lumières. Cette<br />

espérance n'a point été vaine : le livre donne une date plus pré-<br />

cise à la fameuse harangue. En effet, la dédicace adressée à<br />

Marie par Antoine Fouquelin, de Chauny <strong>en</strong> Yermandois, por-<br />

tant : "Paris, ce douziesme du mois de May 4555," montre que<br />

le discours fut débité au comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t de l'année 1555, im-<br />

médiatem<strong>en</strong>t peut-être après la cessation des thèmes, et cela<br />

est presque r<strong>en</strong>du certain par cette circonstance que la plupart<br />

de ces lettres roul<strong>en</strong>t sur le même sujet que le discours, c'est-à-<br />

dire sur la conv<strong>en</strong>ance du savoir pour <strong>les</strong> femmes. <strong>Les</strong> paro<strong>les</strong><br />

de Fouquelin sont moins connues, mais peut-être plus eu-

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