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Le travail psychique de victime: essai de psycho-victimologie

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parallèlement une autre série <strong>de</strong> symptômes : <strong>de</strong>s palpitations cardiaques, <strong>de</strong>s difficultés<br />

d’élocution, <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> mémoire, une baisse <strong>de</strong>s facultés intellectuelles ainsi que <strong>de</strong>s crises <strong>de</strong><br />

tremblement avec perte <strong>de</strong> conscience, qui partent toujours <strong>de</strong> tremblements dans le bras droit<br />

(celui <strong>de</strong> la cicatrice) et peuvent se produire 5 à 6 fois dans la journée pendant plusieurs semaines,<br />

puis totalement disparaître. L’on constate également une baisse <strong>de</strong> la capacité auditive. Aucun<br />

antécé<strong>de</strong>nt psychiatrique personnel et familial.<br />

tel-00658758, version 1 - 11 Jan 2012<br />

L’on peut s’étonner du peu <strong>de</strong> place accordé par Oppenheim dans ses <strong>de</strong>scriptions cliniques<br />

aux symptômes renvoyant au choc émotionnel et aux perturbations qui s’ensuivent, alors même qu’il<br />

entend y accor<strong>de</strong>r une place étiologique centrale ; ainsi, les états d’angoisse sont mis au même plan<br />

que les troubles dits moteurs comme les tremblements qui sont, eux, systématiquement recherchés<br />

et relevés.<br />

Cependant, dans le chapitre suivant (p. 122-132) consacré à une réflexion synthétique sur la<br />

symptomatologie présentée par ces patients, il s’attache à faire ressortir l’importance <strong>de</strong> la<br />

perturbation <strong>psychique</strong>. Il ne manque alors pas <strong>de</strong> relever que l’attention médicale est focalisée sur<br />

les signes somatiques alors même que les troubles névrotiques peuvent se déclencher sans que l’on<br />

puisse clairement en établir ni les débuts, ni l’origine précise, car un décalage dans le temps est<br />

observable entre le traumatisme physique et l’apparition <strong>de</strong> ceux-ci. <strong>Le</strong>s douleurs invoquées<br />

renvoient certes à <strong>de</strong>s traumatismes physiques, mais les « plaintes subjectives » comme l’angoisse,<br />

l’agitation, la tendance à être vite effrayé, se retrouvent avec fréquence ; <strong>de</strong> même que <strong>de</strong>s<br />

altérations <strong>psychique</strong>s, notamment <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l’humeur d’ordre « hypocondrio-mélancolique »<br />

à l’origine <strong>de</strong> sensations corporelles désagréables, <strong>de</strong> l’irritabilité, <strong>de</strong>s états anxieux, auxquels sont<br />

associés <strong>de</strong>s troubles du sommeil, <strong>de</strong>s tremblements. Il mentionne également quelques pertes <strong>de</strong><br />

conscience accompagnées ou non <strong>de</strong> crises d’épilepsie, celles-ci allant du simple tremblement, aux<br />

tics compulsifs, aux spasmes, aux paralysies, ainsi que <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> la sensibilité. Ces paralysies<br />

ont <strong>de</strong>s caractéristiques qui les distinguent nettement <strong>de</strong> celles observables dans <strong>de</strong>s maladies<br />

organiques matérielles du cerveau, ou encore <strong>de</strong> la moelle ou du système nerveux. Oppenheim<br />

évoque plutôt <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> tension anormaux <strong>de</strong>s muscles et <strong>de</strong>s tendons.<br />

Quant aux troubles du langage, il n’est jamais, selon Oppenheim, rencontré d’aphasies classiques<br />

mais <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l’articulation dont <strong>de</strong>s bégaiements en assez gran<strong>de</strong> fréquence.<br />

En outre, concernant les troubles <strong>de</strong> la sensibilité, ils paraissent atypiques car ils ne correspon<strong>de</strong>nt<br />

pas aux lésions connues du cerveau ou <strong>de</strong> la moelle.<br />

Enfin, dans la plupart <strong>de</strong>s cas, l’acci<strong>de</strong>nt a provoqué une agitation <strong>psychique</strong> importante liée selon lui<br />

à l’effroi qu’a ressenti l’acci<strong>de</strong>nté et à la sidération dans laquelle il l’a plongé. Oppenheim note que<br />

certains blessés ne veulent pas reconnaître avoir été effrayés, si bien que le <strong>de</strong>gré d’effroi est parfois<br />

difficile à évaluer alors même qu’il constitue un critère déterminant.<br />

Il évoque également la sidérodromophobie (du grec « si<strong>de</strong>ro »: fer, « dromo » : chemin, « phobos » :<br />

effroi), terme qu’il semble emprunter à Rigler, en précisant qu’elle est provoquée par les moments<br />

qui rappellent à l’esprit le souvenir <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt.<br />

Pignol, Pascal. <strong>Le</strong> <strong>travail</strong> <strong>psychique</strong> <strong>de</strong> <strong>victime</strong> : <strong>essai</strong> <strong>de</strong> <strong>psycho</strong>-<strong>victimologie</strong> - 2011

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