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Le travail psychique de victime: essai de psycho-victimologie

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perplexités telles qu’elles s’imposent à lui, et comment les réponses qu’il peut en concevoir dans la<br />

rencontre vont l’amener à d’autres interrogations, etc. Son « objectif » est le dépassement d’un état<br />

réifié à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> changement qui peut être sollicitées et mobilisées, dans le cadre <strong>de</strong><br />

la rencontre.<br />

tel-00658758, version 1 - 11 Jan 2012<br />

Une métho<strong>de</strong> peut alors faire référence, la guidance projective (L.M. Villerbu et P. Pignol,<br />

2006), et cela pour plusieurs raisons, même si la dimension projective concrètement soutenue par un<br />

matériel conçu pour cet usage et telle que développée dans les métho<strong>de</strong>s du même nom, peut<br />

sembler ici a priori absente. Mais si elle n’a pas la forme d’un matériel, l’on peut considérer que<br />

l’épreuve <strong>de</strong> réalité <strong>de</strong> l’événement en fait office <strong>de</strong> par le TPV et les interrogations contraignantes<br />

qu’il implique. Et s’il ne fait pas stricto sensu « matériel », il fait, au sens <strong>de</strong> la méthodologie<br />

projective, consigne, en l’occurrence celle <strong>de</strong> « faire » « <strong>de</strong> l’auteur et <strong>de</strong> la <strong>victime</strong> ». Quant à<br />

l’événement initiateur <strong>de</strong> l’épreuve, événement à constituer dans sa nature, ses acteurs, son sens, sa<br />

morale …, il fait, dans sa matérialité propre, littéralement résistance et, selon les sujets, chose à<br />

constituer ou énigme à résoudre ; en ce sens, il est très proche, sinon formellement i<strong>de</strong>ntique, à un<br />

dispositif projectif, si l’on définit celui-ci comme une « prescription <strong>de</strong> désordre » (LM Villerbu, P.<br />

Pignol, 2006, p. 153). La différence est cependant que le praticien n’a pas décidé <strong>de</strong> sa nature et qu’il<br />

est lui aussi obligé au même <strong>travail</strong> <strong>de</strong> s’en former une représentation, cela à partir <strong>de</strong>s dires du sujet<br />

à son propos.<br />

En outre, la guidance projective se définit d’une métho<strong>de</strong> en trois temps :<br />

Temps 1 : temps d’exposition <strong>de</strong> la ou <strong>de</strong>s consignes, <strong>de</strong> leur prise <strong>de</strong> connaissance par le sujet.<br />

Temps 2 : temps <strong>de</strong> mise au <strong>travail</strong> du sujet.<br />

Temps 3 : temps <strong>de</strong> mise en scène ou en jeu d’un problème ou d’une impasse.<br />

E.S. Shneidman (1948) appelait cette procédure, qu’il avait inventée à partir <strong>de</strong> son MAPS, le<br />

« forçage <strong>de</strong>s limites » (forcing the limits) et l’analyse que l’on peut en proposer aujourd’hui est<br />

qu’elle visait à littéralement tester les limites <strong>de</strong>s défenses du sujet vis-à-vis <strong>de</strong> telle ou telle<br />

dimension <strong>de</strong> l’épreuve, tant dans sa matérialité que dans ses consignes. Sa particularité était <strong>de</strong><br />

mettre à l’épreuve la capacité du sujet à faire sans elles, ou autrement dit, <strong>de</strong> mettre en impasse les<br />

solutions qu’il s’était données pour soutenir l’épreuve : une mise en impasse <strong>de</strong>s modalités<br />

défensives qui ont clos un conflit ou un problème, ou ont permis son évitement.<br />

<strong>Le</strong> procédé a pu être élargi au MAPS à tous les éléments <strong>de</strong> la production du sujet, et plus seulement,<br />

comme chez Shneidman, à <strong>de</strong>s sphères affectivo-existentielles spécifiques. Ce pourquoi alors il paraît<br />

plus juste <strong>de</strong> la dénommer maintenant épreuve aux limites.<br />

<strong>Le</strong> temps 3 suppose que le patient se soit mis en impasse, c’est-à-dire ait commencé <strong>de</strong> se<br />

répéter. Pour cela il faut supposer qu’il ait fait le tour <strong>de</strong> sa capacité du jour à répondre aux<br />

consignes et ne parvienne plus à élaborer autre chose que ce qu’il a déjà exprimé, qu’il se plagie, se<br />

Pignol, Pascal. <strong>Le</strong> <strong>travail</strong> <strong>psychique</strong> <strong>de</strong> <strong>victime</strong> : <strong>essai</strong> <strong>de</strong> <strong>psycho</strong>-<strong>victimologie</strong> - 2011

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