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Le travail psychique de victime: essai de psycho-victimologie

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4. le vécu comme si : crise émotionnelle pendant laquelle la <strong>victime</strong> a l’impression que l’événement<br />

va se reproduire ;<br />

5. « l’agir comme si » en est une variante, la reviviscence <strong>de</strong> l’événement s’accompagnant <strong>de</strong><br />

réactions comportementales, comme le sursaut, qui en représente la forme la plus élémentaire ;<br />

6. le vécu dissociatif ou <strong>de</strong> dépersonnalisation ;<br />

7. les cauchemars <strong>de</strong> répétition reproduisant partie ou totalité <strong>de</strong> la scène traumatique ;<br />

A la différence <strong>de</strong>s obsessions et <strong>de</strong>s stéréotypies, il s’agit <strong>de</strong> véritables reviviscences, diurnes et/ou<br />

en état <strong>de</strong> sommeil, pouvant être vécues sur trois mo<strong>de</strong>s : <strong>de</strong> la détresse, <strong>de</strong> l’orage neuro-végétatif<br />

(sueur, pâleur, tachycardie, spasmes viscéraux), du raidissement du corps.<br />

<strong>Le</strong>urs circonstances <strong>de</strong> survenue sont <strong>de</strong> trois ordres : irruption spontanée, déclenchement par un<br />

stimulus, favorisé par un état physiologique fragilisant.<br />

<strong>Le</strong>s symptômes non spécifiques<br />

tel-00658758, version 1 - 11 Jan 2012<br />

<strong>Le</strong>s syndromes <strong>psycho</strong>traumatiques se caractérisent également par un ensemble <strong>de</strong> symptômes dits<br />

non spécifiques en raison du fait qu’ils se retrouvent dans d’autres problématiques <strong>psychique</strong>s. Ce<br />

sont :<br />

- l’asthénie dépressive dans sa triple dimension physique, <strong>psychique</strong>, sexuelle. Elle est à clairement<br />

distinguer <strong>de</strong> la fatigue, phénomène physiologique habituel après un état <strong>de</strong> grand stress et dont il<br />

faut parfois plusieurs mois pour récupérer. Elle correspond à ce que les anciens auteurs classaient<br />

sous le registre <strong>de</strong> la neurasthénie ou <strong>de</strong> l’hystéro-neurasthénie ;<br />

- l’anxiété et l’angoisse ;<br />

- les symptômes <strong>psycho</strong>névrotiques : conversion (épine irritative, conservation d’une attitu<strong>de</strong>, geste<br />

non effectué durant l’événement, emprunt à la mo<strong>de</strong>, emprunt par sympathie à un camara<strong>de</strong>,<br />

réactualisation d’un symptôme valorisant dans l’événement, signification symbolique), phobies,<br />

rituels, vérifications obsessionnelles, tics… ;<br />

- les troubles <strong>psycho</strong>somatiques et les plaintes somatiques : ce ne sont pas <strong>de</strong> simples symptômes<br />

fonctionnels mais <strong>de</strong> véritables affections <strong>psycho</strong>somatiques « touchant <strong>de</strong>s appareils précis et<br />

produites par <strong>de</strong>s mécanismes physiopathologiques déterminés, liés à la réaction bio-<strong>psycho</strong>physiologique<br />

<strong>de</strong> stress ». <strong>Le</strong>ur <strong>de</strong>venir est lié à l’évolution <strong>de</strong> la pathologie <strong>psycho</strong>traumatique. Ce<br />

peuvent être : asthme, migraine, glaucome, hypertension, ulcère gastroduodénal, colite<br />

spasmodique, eczéma, psoriasis, urticaire, canitie ou calvitie au len<strong>de</strong>main du trauma, goitre<br />

hyperthyroïdien, diabète… L Crocq mentionne <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> psoriasis apparus sur la cicatrisation<br />

d’une blessure, observés chez <strong>de</strong>s soldats blessés durant la 1 ière guerre mondiale 1 ;<br />

- les troubles <strong>de</strong>s conduites : <strong>de</strong> type alimentaire (anorexie, boulimie), addictions (tabagisme,<br />

alcoolisme, toxicomanies), conduites à risque comme dans le syndrome <strong>de</strong> Rambo par exemple,<br />

conduites asociales, liées au désir <strong>de</strong> vengeance...<br />

<strong>Le</strong> statut nosographique <strong>de</strong> ces symptômes ne va pas sans soulever <strong>de</strong> nombreuses questions,<br />

notamment celle <strong>de</strong> leurs éventuels liens avec le syndrome <strong>de</strong> répétition et le trauma lui-même, mais<br />

1 L Crocq (1999), <strong>Le</strong>s névroses traumatiques <strong>de</strong> guerre, p. 132<br />

Pignol, Pascal. <strong>Le</strong> <strong>travail</strong> <strong>psychique</strong> <strong>de</strong> <strong>victime</strong> : <strong>essai</strong> <strong>de</strong> <strong>psycho</strong>-<strong>victimologie</strong> - 2011

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