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Le travail psychique de victime: essai de psycho-victimologie

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syndrome lié à un état autre, dont elle dépend. » (E. Regis, 1914, p. 567). Il justifiait ce regroupement<br />

ainsi :<br />

144<br />

Lorsqu’on examine les <strong>psycho</strong>pathies dans leur ensemble, on ne tar<strong>de</strong> pas à constater : d’une part,<br />

que les troubles <strong>psychique</strong>s qui les composent sont, dans toutes, plus ou moins similaires ; d’autre<br />

part, que ces troubles <strong>psychique</strong>s sont ceux d’une <strong>de</strong>s <strong>psycho</strong>pathies prises plus haut pour types, en<br />

particulier ceux <strong>de</strong> la mélancolie et surtout <strong>de</strong> la confusion mentale. 1<br />

Celles-ci peuvent être d’origine exogènes : les exo-intoxications à l’exemple <strong>de</strong> la <strong>psycho</strong>se<br />

alcoolique et du saturnisme, ou encore infectieuses, avec un chapitre spécial dédié aux maladies<br />

exotiques qui englobent ces <strong>de</strong>ux types. 2<br />

Ce modèle <strong>de</strong> l’intoxication donne en outre lieu à son extension au domaine dit <strong>de</strong>s autointoxications<br />

qui regroupe un ensemble d’états morbi<strong>de</strong>s jusqu’alors « disséminées sous <strong>de</strong>s<br />

étiquettes diverses » comme les folies sympathiques, les folies viscérales, les folies diathésiques. Il<br />

écrit :<br />

tel-00658758, version 1 - 11 Jan 2012<br />

Bien connaître les types fondamentaux <strong>de</strong>s <strong>psycho</strong>-névroses et <strong>psycho</strong>ses par lesquels s’exprime<br />

l’intoxication <strong>de</strong> l’organisme : la psychasthénie, la mélancolie, la confusion mentale, le délire onirique,<br />

c’est connaître, dans leur physionomie générale, toutes les <strong>psycho</strong>ses toxiques. 3<br />

Dans cet ensemble nouveau regroupant les auto-intoxications « spéciales », d’origine gastrointestinale,<br />

hépatique, rénale, cutanée, génitale, thyroïdienne, diathésique, Régis inclut un groupe<br />

d’auto-intoxications « générales » au rang <strong>de</strong>squelles trouvent place le surmenage, les opérations<br />

chirurgicales et les traumatismes, entendus essentiellement comme traumatismes physiques :<br />

<strong>Le</strong>s troubles <strong>psychique</strong>s réellement dus au traumatisme étant, pour nous, <strong>de</strong> nature auto-toxique, les<br />

conditions susceptibles <strong>de</strong> les favoriser doivent être, avant tout, celles qui tiennent en imminence<br />

d’auto-intoxication. C’est donc chez les individus susceptibles <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> l’insuffisance gastrointestinale,<br />

hépatique, rénale, c’est-à-dire chez les arthritiques, les émotifs, les artérioscléreux, les<br />

infectés, que la <strong>psycho</strong>se traumatique, comme la <strong>psycho</strong>se opératoire, aura le plus <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> se<br />

produire. Il en est ainsi en effet, et c’est ce qui explique que l’intensité et la fréquence <strong>de</strong> la <strong>psycho</strong>se<br />

traumatique, comme <strong>de</strong> la <strong>psycho</strong>se opératoire, soient bien moins en rapport avec la localisation ou la<br />

gravité du traumatisme lui-même qu’avec l’influence auto-toxique du shock chez l’individu. C’est ce<br />

qui explique aussi pourquoi les névroses traumatiques peuvent, comme le remarque justement<br />

Fracotte (1904), survenir sous l’influence <strong>de</strong> la seule frayeur, sans traumatisme corporel proprement<br />

dit. 4<br />

Au plan clinique, Régis distinguait plusieurs <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> confusion mentale :<br />

- premier <strong>de</strong>gré : modifications du caractère, irritabilité, aboulie, inaction, torpeur, obtusion mentale<br />

avec légère amnésie actuelle ou rétrogra<strong>de</strong>, cauchemars « reproduisant <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts ou l’acci<strong>de</strong>nt<br />

lui-même comme dans les névroses traumatiques» ;<br />

- à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> plus, la confusion mentale avec délire onirique : confusion plus accentuée, les rêves<br />

nocturnes <strong>de</strong>viennent onirisme et empiètent souvent sur la veille ;<br />

1 Ibi<strong>de</strong>m, 567.<br />

2 Thèse dont la valeur est encore reconnue en 1969 par A. Porot dans son Manuel alphabétique <strong>de</strong> psychiatrie,<br />

3 E. Regis (1914), op.cit. p. 597.<br />

4 Ibi<strong>de</strong>m, p. 704-705.<br />

Pignol, Pascal. <strong>Le</strong> <strong>travail</strong> <strong>psychique</strong> <strong>de</strong> <strong>victime</strong> : <strong>essai</strong> <strong>de</strong> <strong>psycho</strong>-<strong>victimologie</strong> - 2011

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