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Le travail psychique de victime: essai de psycho-victimologie

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tel-00658758, version 1 - 11 Jan 2012<br />

développement, tenant à l’ensemble du dispositif <strong>de</strong> la rencontre, à son cadre, au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

présence/absence qu’y tient le praticien, à sa théorie… Dans cette conception extensive, nous<br />

verrons que le contre-transfert peut alors être appréhendé comme l’ensemble du dispositif clinique<br />

conçu et mis en œuvre, et le transfert comme le positionnement du sujet dans et à l’égard <strong>de</strong> celuici.<br />

Nous serons alors conduit à examiner les principales et plus significatives dimensions que ce<br />

processus transférentiel revêt en <strong>psycho</strong>-<strong>victimologie</strong>, notamment en raison du principe <strong>de</strong><br />

contextualisation <strong>de</strong>s troubles qui y activement est promue.<br />

Quatre dimensions principales en ressortiront, significatives <strong>de</strong> la rencontre avec les sujets victimés,<br />

et qui confrontent chacune le praticien à <strong>de</strong>s modalités exigeant en retour <strong>de</strong> sensibles<br />

aménagements <strong>de</strong> sa présence et <strong>de</strong> certaines <strong>de</strong> ses interventions. Ces quatre dimensions sont :<br />

- la dimension émotionnelle, presque toujours d’une intensité peu commune et qui exige <strong>de</strong> la part<br />

du praticien <strong>de</strong> trouver une juste distance entre une neutralité qui semblerait une indifférence<br />

insupportable pour le sujet et une sur implication faisant lui perdre toute capacité d’analyse ;<br />

- la place centrale qu’y tient la question <strong>de</strong> la vérité <strong>de</strong>s victimisations relatées par le sujet. La<br />

question ne se posera plus ici en termes <strong>de</strong> modèle étiologique du trauma, mais du positionnement<br />

du praticien à l’égard <strong>de</strong> ce que le sujet dit lui être arrivé. La croyance, ou non, du praticien en<br />

l’authenticité <strong>de</strong> ce que lui relate le sujet s’avèrera représenter en <strong>psycho</strong>-<strong>victimologie</strong> une question<br />

incontournable et l’idée qu’il s’en formera revêtir une importance déterminante, dont, presque<br />

toujours dépendra le <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> la relation.<br />

- celle d’un éventuel engagement actif du praticien, dans le réel, face notamment aux désaveux<br />

auxquels peut se heurter le sujet dans ses tentatives pour faire valoir ses droits.<br />

- celle <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir tenir une position normative affirmant explicitement le caractère inacceptable et/ou<br />

illégal, au regard <strong>de</strong>s lois et <strong>de</strong>s valeurs collectives, <strong>de</strong> ce qu’a pu subir le sujet victimé.<br />

Dans un troisième temps, nous détaillerons les principales règles <strong>de</strong> l’entretien en <strong>psycho</strong><strong>victimologie</strong>.<br />

Nous ferons ressortir ce qui en constitue le principe générique, à savoir la<br />

contextualisation, c’est-à-dire la recherche systématique d’un événement et/ou d’un contexte actuel<br />

ou passé susceptible <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> la survenue <strong>de</strong>s troubles présentés par le sujet. Cette<br />

recherche <strong>de</strong> contexte passera par une interrogation systématique <strong>de</strong>s situations existentielles<br />

traversées et la recherche d’éventuels moments <strong>de</strong> rupture. Nous verrons en outre que ce <strong>travail</strong> <strong>de</strong><br />

contextualisation ne saurait s’en tenir au seul impact d’un événement ou d’un contexte, mais <strong>de</strong>vra<br />

également impliquer celui <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> l’entourage du victimé (y compris les acteurs du champ<br />

social, médical, judiciaire…), dans une recherche d’éventuels facteurs <strong>de</strong> « traumatisme second »,<br />

ainsi que celui du mo<strong>de</strong> opératoire et <strong>de</strong>s éventuelles stratégies <strong>de</strong> décriminalisation <strong>de</strong> l’agresseur,<br />

quand il y en a eu un.<br />

Outre les questions centrée sur cette recherche <strong>de</strong> contexte, nous détaillerons les modalités <strong>de</strong><br />

conduite du premier entretien, <strong>de</strong>s entretiens suivants, les consignes et principales modalités<br />

d’intervention du praticien (relances, temps <strong>de</strong> synthèses récapitulatives, reformulations…).<br />

Pignol, Pascal. <strong>Le</strong> <strong>travail</strong> <strong>psychique</strong> <strong>de</strong> <strong>victime</strong> : <strong>essai</strong> <strong>de</strong> <strong>psycho</strong>-<strong>victimologie</strong> - 2011

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