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Le travail psychique de victime: essai de psycho-victimologie

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184<br />

2.2. Modèles nouveaux du psychisme<br />

Freud et Janet ont beaucoup en commun, à la vérité, y<br />

compris sur le fond. Ils partagent une même conviction<br />

quant à l’importance centrale du facteur émotionnel -<br />

nullement méconnu par Charcot, puisqu’elle est au<br />

principe <strong>de</strong> son i<strong>de</strong>ntification d’un traumatisme<br />

proprement <strong>psychique</strong> à l’intérieur du traumatisme<br />

physique apparent, mais laissée sans développement<br />

véritable. A cet égard, ce que Janet et Freud ont<br />

d’abord en commun, c’est d’être <strong>de</strong> la génération <strong>de</strong>s<br />

élèves, avec la capacité que procure le recul <strong>de</strong> se saisir<br />

dans l’enseignement <strong>de</strong>s maîtres <strong>de</strong>s promesses<br />

inabouties et <strong>de</strong>s indications porteuses d’avenir. » (M.<br />

Gauchet et G. Swain, <strong>Le</strong> vrai Charcot, p.196)<br />

tel-00658758, version 1 - 11 Jan 2012<br />

PLAN<br />

Introduction : l’héritage <strong>de</strong> Charcot<br />

2.2.1. Pierre JANET et les médications <strong>psycho</strong>logiques<br />

2.2.2. Evolution <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> traumatisme dans l’œuvre <strong>de</strong> Sigmund FREUD<br />

2.2.3. Sandor FERENCZI : <strong>de</strong> l’hystérie à la confusion <strong>de</strong> langue<br />

2.2.4. Nouvelles réflexions psychanalytiques sur le trauma et la névrose traumatique<br />

Introduction : l’héritage <strong>de</strong> Charcot<br />

L’on a pu voir comment, avec Charcot, les traumatismes étaient <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s événements<br />

dont le pouvoir pathogène tenait essentiellement à un terrain héréditaire sous-jacent dont ils<br />

venaient révéler l’existence ; « cause annexe », ils s’en trouvaient perdre considérablement <strong>de</strong> leur<br />

importance et être réduits au rôle <strong>de</strong> « faire-valoir » <strong>de</strong> la diathèse hystérique héréditaire. <strong>Le</strong><br />

mécanisme en restait cependant énigmatique puisqu’il échappait à toute logique anatomopathologique<br />

: le rêve <strong>de</strong> Charcot <strong>de</strong> découvrir les lésions spinales, puis encéphaliques, responsables<br />

<strong>de</strong>s troubles s’était peu à peu éloigné à mesure que ses travaux le conduisaient vers l’idée <strong>de</strong> lésions<br />

dont le caractère « fonctionnel » les rendaient <strong>de</strong> plus en plus hypothétiques. L’hystérie ne se laissait<br />

pas aussi aisément absorber par la neurologie qu’il l’avait espéré.<br />

Dans le même temps que le rêve neurologique s’éloignait, s’imposait avec une insistance croissante<br />

l’importance d’une dimension d’autant plus mystérieuse qu’elle n’avait pas encore d’i<strong>de</strong>ntité clinique<br />

et théorique véritables, sinon sous la forme d’une <strong>psycho</strong>logie <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s fonctions incarnée par<br />

Ribot. Or, ce que constate Charcot, c’est que quelque chose échappe également à cette <strong>psycho</strong>logielà<br />

puisque semble être en jeu le pouvoir perturbateur d’une émotion attachée, non à un événement,<br />

mais à sa pensée, à son souvenir, au point d’être à même <strong>de</strong> déclencher à elle seule les symptômes<br />

d’hystérie.<br />

Pignol, Pascal. <strong>Le</strong> <strong>travail</strong> <strong>psychique</strong> <strong>de</strong> <strong>victime</strong> : <strong>essai</strong> <strong>de</strong> <strong>psycho</strong>-<strong>victimologie</strong> - 2011

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