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Le travail psychique de victime: essai de psycho-victimologie

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415<br />

Motif premier allégué :<br />

Maltraitances dans l’enfance<br />

3 = 5% 1 = 0,5%<br />

Agression(s) sexuelle(s) dans<br />

l’enfance<br />

1 = 1,5% 16 =11%<br />

Agression(s) sexuelle(s) à<br />

l’adolescence<br />

3 = 5% 6 = 4%<br />

tel-00658758, version 1 - 11 Jan 2012<br />

L’un <strong>de</strong>s constats frappants pouvant être retiré <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est la disparité considérable <strong>de</strong><br />

fréquentation <strong>de</strong> la consultation entre hommes et femmes, à corréler avec le genre <strong>de</strong>s agresseurs<br />

quand il y eu a e un, masculin dans la très gran<strong>de</strong> majorité.<br />

Serait-ce, comme le laissent à penser <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s récentes sur la criminalité féminine, que les formes<br />

que prend la violence chez les femmes sont moins apparentes (l’on n’irait pas les chercher là où elles<br />

s’expriment) ou socialement banalisées (on les voit mais on en minimise la gravité) 1 et, à l’inverse,<br />

celle <strong>de</strong>s hommes beaucoup plus apparentes et stigmatisées ?<br />

D’où une autre question : que <strong>de</strong>viennent alors les hommes victimisés et/ou <strong>psycho</strong>traumatisés,<br />

notamment dans le cadre du couple ? Ne présentent-ils pas ou peu <strong>de</strong> troubles, par comparaison<br />

avec les femmes, ce que semblent contredire les données épidémiologiques à disposition, même si<br />

elles révèlent une plus gran<strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> troubles post-traumatiques chez les femmes que chez<br />

les hommes (N. Prieto, 2001) ? Ou bien leurs troubles n’interpellent-ils pas les mêmes espaces<br />

institutionnels et professionnels, si bien que <strong>de</strong>s offres comme cette consultation ne seraient que<br />

très peu investies spontanément par ceux-ci, parce qu’elles ne sont pas congruentes avec les<br />

modalités spontanées d’aménagement qu’ils se donnent <strong>de</strong> leurs troubles ?<br />

Dans tous les cas, ceci démontre la nécessité <strong>de</strong> réfléchir à <strong>de</strong>s dispositifs d’offres plus accessibles<br />

aux hommes victimés, ce qui semble impliquer qu’ils soient conçus sur d’autres dimensions non pas<br />

<strong>de</strong> la victimité, mais <strong>de</strong>s modalités suivant lesquelles celle-ci est engagée dans une consultation<br />

<strong>psycho</strong>logique, quand bien même elle s’intéresse à <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> droit.<br />

Conclusion : une contrainte à penser la diversité<br />

Cette orientation généraliste a priori, loin <strong>de</strong> constituer une facilité, fit, à l’inverse,<br />

contrainte : celle <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir concevoir et développer un dispositif clinique à même d’incorporer<br />

autant que possible la variété <strong>de</strong>s sollicitations et <strong>de</strong>s situations à leur origine, tout en intégrant ce<br />

qui apparaissait avec <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> force et <strong>de</strong> clarté comme <strong>de</strong>s spécificités à prendre<br />

1 Sur cette question voir par exemple : V. Jaquier, J. Vuille (2008) : <strong>Le</strong>s femmes : jamais criminelles, toujours<br />

<strong>victime</strong>s ?<br />

Pignol, Pascal. <strong>Le</strong> <strong>travail</strong> <strong>psychique</strong> <strong>de</strong> <strong>victime</strong> : <strong>essai</strong> <strong>de</strong> <strong>psycho</strong>-<strong>victimologie</strong> - 2011

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