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Le travail psychique de victime: essai de psycho-victimologie

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<strong>psychique</strong>s inconscients. Ferenczi ne s’y montra pas le moins critique, tout particulièrement à l’égard<br />

d’Oppenheim dont il qualifia les hypothèses quant aux effets <strong>de</strong>s chocs physiques sur le<br />

fonctionnement nerveux, « d’extravagantes ». Et reprenant à son compte les critiques <strong>de</strong> Gaupp, il<br />

ajouta :<br />

Gaupp, sarcastique, qualifie ces spéculations physiques et physiologiques superficielles <strong>de</strong> mythologie<br />

cérébrale et <strong>de</strong> mythologie moléculaire. A mon avis, il se montre injuste pour la mythologie. 1<br />

<strong>Le</strong> <strong>de</strong>stin <strong>de</strong> la névrose traumatique semblait alors définitivement scellé comme celui d’une<br />

entité théoriquement désuète et cliniquement non pertinente.<br />

Cependant, on en retrouvera l’essentiel, sous le terme nouveau <strong>de</strong> névrose <strong>de</strong> guerre<br />

(kriegsneurose), proposé en 1908 par l’allemand Honigman, dont la sémiologie reprend pour<br />

l’essentiel celle d’Oppenheim et dont elle représente une variante étiologique (Crocq, 1969a, 1969b,<br />

1986, 1999).<br />

tel-00658758, version 1 - 11 Jan 2012<br />

2.1.4. De la neurologie à la psychiatrie<br />

2.1.4.1. La querelle <strong>de</strong>s névroses : prolongements et ruptures (1880-1914)<br />

La querelle <strong>de</strong>s névroses va se clore par l’absorption durable <strong>de</strong> la névrose traumatique par<br />

l’hystérie et, dans une moindre mesure, par la neurasthénie.<br />

L’hystérie cependant, comme à cette époque beaucoup d’autres entités pathologiques, connaît une<br />

révision profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> sa conception sous l’impulsion <strong>de</strong> son démembrement entrepris notamment<br />

par Babinski, et se voir redéfinie dans un sens rendant encore plus aisé son absorption <strong>de</strong> la névrose<br />

traumatique.<br />

De nouvelles références théoriques et cliniques voient également le jour, ou sont revisitées au regard<br />

<strong>de</strong>s connaissances psychiatriques nouvelles, comme la notion d’émotion ou, au plan nosographique,<br />

la confusion mentale, qui ten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> plus en plus à mettre l’accent sur la dimension proprement<br />

réactionnelle <strong>de</strong> certain troubles, et <strong>de</strong> ce fait ouvrent à appréhension sur <strong>de</strong> toutes autres bases <strong>de</strong><br />

certains <strong>de</strong>s aspects cliniques <strong>de</strong> la névrose traumatique.<br />

L’entité d’Oppenheim va ainsi presque totalement disparaître <strong>de</strong> la nomenclature strictement<br />

psychiatrique mais va cependant trouver en marge <strong>de</strong> celle-ci, dans la pratique expertale en plein<br />

développement, une place dont l’on peut penser qu’elle tient à la rencontre privilégiée, et nouvelle<br />

dans ses raisons, qui s’y effectue avec les <strong>victime</strong>s ; rencontre rendue néc<strong>essai</strong>re par les droits à<br />

in<strong>de</strong>mnisation ouverts par la loi sur les acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> <strong>travail</strong>.<br />

1 S. Ferenczi (1918) : Psychanalyse <strong>de</strong>s névroses <strong>de</strong> guerre, Psychanalyse 3, 1974, p. 29.<br />

Pignol, Pascal. <strong>Le</strong> <strong>travail</strong> <strong>psychique</strong> <strong>de</strong> <strong>victime</strong> : <strong>essai</strong> <strong>de</strong> <strong>psycho</strong>-<strong>victimologie</strong> - 2011

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