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La généalogie de l'espace comme "champ de bataille ... - Archipel

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cependant indiqué que les États-Unis <strong>de</strong> George W. Bush seront plus unilatéralistes. Au<br />

sein <strong>de</strong> l'administration Bush, la lecture néoconservatrice <strong>de</strong>s événements du 11<br />

septembre a ainsi permis à une ligne dure <strong>de</strong> se faire entendre et d'avoir une influence<br />

marquante quant à la conduite stratégique <strong>de</strong>s États-Unis (Drury, 2005).<br />

Notre thèse articulant l'affirmation globale <strong>de</strong> la puissance américaine avec la<br />

construction i<strong>de</strong>ntitaire d'un État marqué par la mise en place <strong>de</strong>s institutions du<br />

national security state, il <strong>de</strong>vient pertinent non seulement <strong>de</strong> s'arrêter sur la pensée <strong>de</strong><br />

Schmitt et sa conception <strong>de</strong> l'ennemi, mais aussi sur sa vision <strong>de</strong> l'ordre global, qu'il<br />

développe dans Le nomos <strong>de</strong> la terre. Parce qu'il nous permet d'adresser tout autant les<br />

questions <strong>de</strong> souveraineté que celles <strong>de</strong> légitimité et <strong>de</strong> légalité internationale, ce détour<br />

théorique <strong>de</strong>vient non seulement pertinent pour critiquer les appels discursifs à<br />

l'humanité <strong>de</strong>s administrations américaines et les prétentions à s'en porter garants dans<br />

la Guerre contre la terreur, mais aussi pour critiquer le libéralisme globaliste américain<br />

instauré <strong>de</strong>puis 1945 (Odysseos et Petito, 2006: 3). L'ordre global n'est pas un ordre<br />

fixé par la loi; c'est un ordre géopolitique, un ordre façonné politiquement, par le<br />

pouvoir souverain. Pour Schmitt, l'ordre juridique est d'abord localisé, situé, ancré, et<br />

cette spatialisation donne aux règles leurs significations concrètes. Schmitt emploie<br />

alors la notion <strong>de</strong> nomos pour mieux refléter l'assise territoriale et la spatialité <strong>de</strong> tout<br />

ordre juridique. Nomos désigne un processus constituant, fondateur d'ordre et <strong>de</strong><br />

localisation (Ordnung und Ortung) (Schmitt, 2001 : 47).<br />

Cette conception schmittienne <strong>de</strong> l'ordre repose sur la guerre et le politique. En<br />

effet, pour Schmitt, il faut relier la signification proprement juridique du concept <strong>de</strong><br />

guerre à sa dimension spatiale. Sa conception, qui est celle du droit <strong>de</strong>s gens européen,<br />

le Jus publicum Europaeum, l'ordre global concret «européo-centrique » fondé sur<br />

l'État territorial souverain, aurait réussi non pas à « abolir la guerre, mais [à] [...] la<br />

restreindre et [...] la circonscrire, c'est-à-dire d'éviter la guerre d'anéantissement»<br />

(Schmitt, 2001 : 239). Pour lui, l'abolition <strong>de</strong> la guerre d'agression cimentée par le<br />

Pacte Briand-Kellogg a mené à la criminalisation <strong>de</strong> la guerre. L'État souverain qui<br />

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