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La généalogie de l'espace comme "champ de bataille ... - Archipel

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1950 et 1960 - jusqu'à ce que le tournant néopositiviste amorcé par Kenneth Waltz en<br />

1979 essuie la critique du théoricien néogramscien Robert Cox (1981) et ensuite celle<br />

<strong>de</strong> Richard Ashley (1984). Dans un <strong>de</strong>s textes fondateurs <strong>de</strong> l'approche<br />

poststructuraliste en Relations internationales, Ashley se fait fort d'attaquer la<br />

« pauvreté du néoréalisme» <strong>de</strong> Kenneth Waltz en s'en prenant directement à son<br />

épistémologie positiviste qui ignore tout simplement le processus <strong>de</strong> représentation en<br />

prétendant que le chercheur en sciences sociales· peut agir <strong>comme</strong> un observateur<br />

détaché <strong>de</strong> son objet d'étu<strong>de</strong> et produire <strong>de</strong> la connaissance exempte <strong>de</strong> toute valeur.<br />

Dans une approche poststructuraliste, on critique la théorie présentée <strong>comme</strong><br />

abstraction ahistorique: elle est une pratique politique ancrée dans une situation<br />

sociohistorique (c'est-à-dire que les concepts ont aussi une histoire et que les auteurs et<br />

leurs idées sont géographiquement, socialement, politiquement et historiquement<br />

situés) (Ashley, 1984: 256-258).<br />

Bien que nombre d'auteurs associés au poststructuralisme rejettent la possibilité<br />

d'une approche unitaire qui les i<strong>de</strong>ntifierait à une théorie, ceux qui s'en réclament<br />

participent tous au discours théorique poststructuraliste en Relations internationales et<br />

ils se rejoignent ainsi par le type <strong>de</strong> questions qu'ils posent, tel que: <strong>comme</strong>nt la réalité<br />

est-elle construite ou racontée? Quelle est la ou les significations <strong>de</strong> cet événement?<br />

Qu'est-ce qui fait en sorte que cet événement est plus important qu'un autre? Ces<br />

questions entraînent <strong>de</strong>s réponses, incomplètes, qui nécessitent toujours d'autres<br />

questions. Le poststructuralisme se veut donc surtout une attitu<strong>de</strong> critique qui s'inscrit<br />

dans la dissi<strong>de</strong>nce face aux approches conventionnelles. En s'intéressant au rôle du<br />

langage et aux mots employés pour représenter le réel et construire discursivement le<br />

« mon<strong>de</strong> réel », il tient lieu <strong>de</strong> projet subversif en cherchant à «défaire le sens» <strong>de</strong><br />

certaines propositions et à en permettre à tout le moins la contestation. Il s'annonce,<br />

donc, surtout <strong>comme</strong> une « stratégie théorique» ou une « série <strong>de</strong> stratégies<br />

théoriques» (Newman, 2005 : 3), qui rejette tout cadre scientiste et qui s'ouvre à une<br />

pluralité <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s d'analyse et <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production du discours. Poursuivant<br />

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