29.06.2013 Views

La généalogie de l'espace comme "champ de bataille ... - Archipel

La généalogie de l'espace comme "champ de bataille ... - Archipel

La généalogie de l'espace comme "champ de bataille ... - Archipel

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

a real possibility, if the concept of an enemy is to retain meaIùng » (Carl Schmitt, cité<br />

dans Kennedy, 1998 : 101).<br />

Si nous nous opposons à la production <strong>de</strong> l'Espace <strong>comme</strong> un espace <strong>de</strong> guerre,<br />

nous ne formulons celtainement pas notre ctitique dans une conception schmittienne<br />

bien que nous nous inspirons <strong>de</strong> certaines idées-forces. Nous croyons que la situation<br />

doit passer par une considération et une décision politiques. Mais nous ne croyons pas<br />

nécessaire la conception <strong>de</strong> l'inimitié juste centrale au concept du politique chez<br />

Schmitt, notamment dans l'Espace. Il ne nous apparaît pas évi<strong>de</strong>nt du tout que les partis<br />

du règlement politique se conçoivent <strong>comme</strong> <strong>de</strong>s belligérants potentiels, <strong>comme</strong> <strong>de</strong>s<br />

ennemis justes, ayant les mêmes droits et prétentions territoriales et spatiales (Schmitt<br />

2003 : 142). On peut alors retourner à Dertida pour s'ériger contre l'amitié décrite par<br />

Schmitt pour la penser autrement, pour repenser le politique autrement que par une<br />

distinction ami/ennemi. Si Schmitt nous apprend qu'on se connaît à travers ce qui nous<br />

menace et nous effraie, Dertida nous rappelle plutôt que « nous nous connaissons, dans<br />

la mesure où nous pourrons jamais nous connaître nous-mêmes, en veltu <strong>de</strong> la<br />

«response-ability to the wholly Other that conditions the very possibility of our<br />

existence, inf1ecting how we exist in every aspect of the diverse ways in which we do<br />

exist: writing, speaking, thinking, calculating, <strong>de</strong>ciding, legislating, and so on » (Dillon,<br />

2006 : 270). Pour Derrida, nous sommes condamnés à ne jamais pouvoir vraiment être<br />

en mesure <strong>de</strong> contrôler tous les paramètres <strong>de</strong> notre vie, <strong>de</strong> notre être au mon<strong>de</strong>, c'est<br />

pourquoi nous <strong>de</strong>vons repenser la politique dans <strong>de</strong>s termes qui la ren<strong>de</strong>nt<br />

inhospitalière et la déplace <strong>de</strong> ses lieux familiers. Sinon, Derrida y voit là « le danger<br />

radical <strong>de</strong> tout débat politique sur la sécUlité » (Dillon, 2006 : 271). L'Espace doit donc<br />

être réinvesti par le politique, mais pas dans une optique <strong>de</strong> guerre, mais dans l'optique<br />

d'une interdiction <strong>de</strong> l'armement et <strong>de</strong> son arsenalisation.<br />

C'est ce questionnement qui nous ramène au régime gouvernemental <strong>de</strong> sécurité<br />

nationale, pour qui l'existence d'une menace et l'expression d'une inimitié sont une<br />

condition <strong>de</strong> possibilité. D'un côté, il est incontestable que la délimitation spatiale est<br />

370

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!