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La généalogie de l'espace comme "champ de bataille ... - Archipel

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Schmitt, « <strong>La</strong> guerre est une lutte armée entre unites politiques organisées [.. .]. Les<br />

concepts d'ami, d'ennemi, <strong>de</strong> combat tirent leur signifcation objective <strong>de</strong> leur relation<br />

permanente à ce fait réel, la possibilité <strong>de</strong> provoquer la mort physique d'un homme. <strong>La</strong><br />

guerre naît <strong>de</strong> l'hostilité, celle-ci étant la négation existentielle d'un autre être. <strong>La</strong><br />

guerre n'est que l'actualisation ultime <strong>de</strong> l'hostilité» (Schmitt, 1992: 71).<br />

Les États-Unis disent agir pour le bien <strong>de</strong> l'humanité, mais ils agissent pour une<br />

catégorie d'humanité, celle qui accepte les règles <strong>de</strong> la démocratie libérale - et donc du<br />

libéralisme économique <strong>de</strong> marché - et qui accepte et partage les valeurs américaines,<br />

lesquelles se veulent universelles. On en retourne alors à un débat entre la défense <strong>de</strong> la<br />

liberté et celle <strong>de</strong> l'égalité (Paquerot, 2002 : 54; Rancière, 1995). Les États-Unis disent<br />

préserver la liberté <strong>de</strong> l'Espace, mais ils ne sont pas intéressés à défendre une égalité<br />

d'exploitation <strong>de</strong> l'Espace <strong>comme</strong> territoire commun. C'est pourquoi ils veulent agir<br />

<strong>comme</strong> les gestionnaires <strong>de</strong> l'accès à l'Espace - entre les amis et les ennemis - <strong>de</strong>s<br />

États-Unis et/ou <strong>de</strong> l'humanité, dans une compréhension où l'un signifie l'autre. C'est<br />

pourquoi il y a eu un débat sur la notion <strong>de</strong> patrimoine commun <strong>de</strong> l'humanité et<br />

pourquoi les États-Unis ont signé le Traité <strong>de</strong> l'Espace <strong>de</strong> 1967 et refusé <strong>de</strong> signer le<br />

Traité <strong>de</strong> la lune <strong>de</strong> 1979. Le premier parle <strong>de</strong> l'héritage commun (common heritage of<br />

mankind) alors que le second parle <strong>de</strong> l'exploitation égale (province of ail mankind).<br />

Bien qu'on considère l'Espace <strong>comme</strong> un espace commun (commons), il faudrait en<br />

arriver à dépasser la logique d'appropriation qui continue <strong>de</strong> le régir et lui substituer<br />

une autre logique.<br />

Comme l'avance Sylvie Paquerot, le débat ne peut se régler en droit international,<br />

car « [I]e droit international classique, qui au fil du temps a produit un ensemble <strong>de</strong><br />

pIincipes pour régir les ressources communes dans un contexte <strong>de</strong> réciprocité et<br />

d'horizontalité, ne peut répondre à un intérêt commun supérieur, car ces normes et<br />

principes se concurrencent sur un pied d'égalité, fournissant "autant <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>ments<br />

contradictoires à son utilisation légitime et, donc, autant <strong>de</strong> base <strong>de</strong> conflits"»<br />

(Paquerot, 2002 : 55; Philippe Le Prestre cité dans<br />

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