tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

PAUL LAMBOTTE 95
Berlin, types assez parfaits, en effet, du Musée Moderne.
Sans doute, sans doute...
Cependant ne pourrait-on souhaiter encore, pour chacun
de ces Musées types, quelques améliorations?
Et tout d'abord il est ennuyeux de devoir faire le tour
de tout le palais qui les contient, sans négliger une seule
salle, pour découvrir les chefs-d'œuvre de chaque collection
ou pour revenir à un endroit élu en vue d'une étude.
Il n'y a pas de démarcation entre les objets de premier
ordre et les autres. Il faut passer — ou repasser — devant
tous. Il est vrai qu'à la National Gallery il ne reste guère
aujourd'hui que les oeuvres essentielles, mais cela jusjustement
suscite une critique d'une autre sorte. Tant de
tableaux jadis exposés et qui offriraient un intérêt évident
pour l'étude approfondie de chaque école ont disparu,
soit qu'ils demeurent invisibles dans des réserves, soit
qu'ils aient été dirigés sur d'autres dépôts. Il existait là des
éléments de comparaison inappréciables dont il n'est plus
permis de se servir. Et d'autre part le goût personnel
d'un Conservateur ou d'une Commission qui élimine des
séries d'ouvrages est toujours discutable et momentané.
Ailleurs on critiquera trop de sacrifices faits à l'aspect
pittoresque, à la symétrie, ou des erreurs de proportions
dans la forme et la hauteur des salles, ou des défectuosités
d'éclairage ; partout on se plaindra de l'extrême fatigue
qui résulte de l'amoncellement de trop de choses qu'il
faut examiner avant de se trouver en mesure d'isoler celles
que l'on est porté à admirer ou à revenir étudier.
Les richesses formidables d'un Louvre ou d'un Vatican,
l'exiguité de locaux trop encombrés comme ceux des
Musées de Dresde, de Munich (Alte Pinakotek) ou de
St-Pétersbourg (Hermitage) le mauvais goût ostentatoire
d'un Kaizer Friedrich Museum à Berlin ou d'un Reichsmuseum
à Amsterdam appellent des améliorations de présentation,
un meilleur classement, des séparations, des subdivisions,
un départ entre le dessus du panier et les élément
complémentaires. Ces éléments, il ne faut pas les éli-