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tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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IWAN GILKIN 143<br />

vous? Il y a <strong>de</strong>s écrivains qui s'avisent d'écrire <strong>de</strong>s pièces<br />

<strong>de</strong> théâtre! Et surtout il y a <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> lettres qui,<br />

<strong>de</strong> complicité avec le gouvernement, ont la prétention <strong>de</strong><br />

faire représenter <strong>de</strong>s pièces belges ! Ces misérables ont<br />

remarqué, — avec tout le mon<strong>de</strong>, — qu'il est mille fois<br />

plus difficile à un auteur belge <strong>de</strong> faire représenter un drame<br />

ou une comédie que <strong>de</strong> publier un livre ; ils ont constaté,<br />

après toutes les personnes compétentes, — qu'un<br />

auteur dramatique n'apprend son métier, — la technique<br />

<strong>de</strong> son art, — qu'en faisant représenter quelques pièces;<br />

— ils savent que l'on dit communément que les belges<br />

n'ont pas le tempérament dramatique, — comme on disait<br />

il y a vingt-cinq ans qu'ils étaient incapables d'écrire<br />

<strong>de</strong> bons vers ou <strong>de</strong> bons romans, — et ils ont soupçonné<br />

que la première sentence n'a probablement pas plus <strong>de</strong><br />

valeur que la <strong>de</strong>uxième, qui a été assez brillamment démentie<br />

par toute une pléia<strong>de</strong> <strong>de</strong> poètes et <strong>de</strong> romanciers ;<br />

ils se sont avisés enfin qu'il serait peut-être aussi beau <strong>de</strong><br />

travailler à la fondation d'un théâtre belge qu'il le fut<br />

naguère <strong>de</strong> créer notre glorieuse école <strong>de</strong> poésie et <strong>de</strong> roman.<br />

M. Edmond Picard imagine <strong>de</strong> couronner sa brillante<br />

carrière en obtenant <strong>de</strong>s pouvoirs publics l'ai<strong>de</strong> et<br />

la protection indispensables. A l'âge où la plupart <strong>de</strong>s<br />

hommes se contentent <strong>de</strong> jouir, en repos, <strong>de</strong>s fruits <strong>de</strong> leur<br />

activité, il va frapper <strong>de</strong> porte en porte. II convainct les<br />

ministres, il obtient le patronage du Roi, qui lui accor<strong>de</strong><br />

aussi un don pécuniaire. Et voilà que le gouvernement,<br />

conscient du rôle que jouent les lettres dans la vie morale<br />

d'une nation, donne <strong>de</strong>s subventions, organise un esai.<br />

Une campagne théâtrale est ouverte... Et que voyons-nous?<br />

La presse <strong>de</strong> 1913 à l'endroit du théâtre belge se comporte<br />

exactement comme la presse <strong>de</strong> 1880 vis à vis <strong>de</strong><br />

la Jeune Belgique. Même méconnaissance du but poursuivi.<br />

Mêmes ricanements. Mêmes sarcasmes. Oh ! je les<br />

reconnais, ces beaux merles siffleurs ! Je les ai vus d'assez<br />

près naguère et je n'ai pas oublié leurs façons. Les têtes<br />

ont changé, soit ! Mais ce sont les mêmes plumes trempées

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