tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

268 HISTOIRE DE CELUI QUI CRUT VAINCRE LES DIEUX
carrés emboités. Dans un coin, on apercevait un squelette.
Frauhell observa que, dès l'entrée de l'étranger, le
Assis dans une cathèdre de chêne, un vieillard à barbe
blanche discourait, devant quelques élèves attentifs. Sur
les murs, des parchemins s'étalaient, couverts de chiffres,
de formules et de lignes enchevêtrées : des triangles,
des étoiles à cinq pointes, des serpents en cercles, des
vieillard et les clercs lui témoignèrent un respect visible.
Le premier se leva de son siège et y fit asseoir l'Arabe,
nullement étonné de ces soins. Et l'Arabe parla dans une
langue étrange. Lorsqu'il se tut, les élèves s'inclinèrent
devant lui aussi gravement que devant un prêtre, et s'en
furent, en invitant Frauhell à les suivre.
Dans une taverne voisine, où ils goûtèrent la savoureuse
amertume d'une bière forte, Simon s'enquit curieusement
de la qualité du visiteur.
— C'est, lui dit-on, le plus éclairé des hommes. Sa vie
de discipline, de continence et de recherches l'a fait plus
grand que nous. Il connaît l'hormanie de l'Univers et
les trois sciences principales. Il s'est élevé plus haut que
la matière, voit l'esprit des morts et les passions des
vivants. C'est un Maître.
Et l'homme qui parlait mettait dans ses mots tant de
tout ce qui n'était pas à l'unisson de son cœur.