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tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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236 LES SALONS ET LES ATELIERS<br />

meilleure œuvre. Pourquoi les autres intérieurs d'église ne valentils<br />

pas tout à fait celui-là.<br />

Carlier est également paysagiste, plus heureux nous semble-t-il<br />

dans les petits formats (Dégel, en Mars, hiver) que dans les grands.<br />

Meuwis vise à l'originalité par principe. Le rose <strong>de</strong>vient trop rose;<br />

le bleu, trop bleu, telles les ombres du bois <strong>de</strong> Scheut le soir. Le<br />

vert est trop vert : les peupliers. Ce qui est souple, trop souple : les<br />

herbes du même bois <strong>de</strong> Scheut. Une route <strong>de</strong>vient du ciment<br />

durci. J'acquiers cette conviction que Meuwis a <strong>de</strong>s partis pris<br />

quand je vois l'Etang, car dans cette toile, enfin, je découvre un<br />

excellent peintre qui fait large et qui saurait faire vrai.<br />

Thiriar se montre peintre et illustrateur; il unit les <strong>de</strong>ux métiers,<br />

pratiquant une peinture plus intellectualisée que celle <strong>de</strong>s peintres<br />

et une illustration plus picturale que celle ordinaire aux illustrateurs.<br />

Il semble que surtout le <strong>de</strong>ssinateur soit remarquable. Le<br />

blanc et noir (femme) n'a peut-être pas son pareil. Quel caractère<br />

donnent à la page les blancs, les gris, les noirs. Quelle pénombre<br />

transparente enveloppe le sujet. Comme cette chaleur dans l'ombre<br />

complète bien l'expression <strong>de</strong> visage, qui est blanc, avec une moiteur<br />

<strong>de</strong> chair; le nez nerveux, les yeux lourds <strong>de</strong> regards, et cet<br />

imperceptible pli morbi<strong>de</strong> à la bouche. Tout cela sans compter<br />

l'élégance du trait et la distinction <strong>de</strong> l'ensemble.<br />

Beaucoup <strong>de</strong>s mêmes séductions se retrouvent dans la dame en<br />

noir : sobriété et élégance. Thiriar sait rencontrer l'expression. On<br />

la trouvera, parfois, affectée. Je dis qu'elle ne l'est pas. Mais on le<br />

dira, parce que ce n'est pas démocratique. Ce qui n'a pas les<br />

allures, disons simples, pour être poli, <strong>de</strong> la démocratie, parait<br />

affecté... La blon<strong>de</strong> sensible, la fleur <strong>de</strong> serre, la femme <strong>de</strong> rêve<br />

que la réalité offense, et qui est, en réalité, une égarée dans le<br />

mon<strong>de</strong> barbare, parait affecté. J'ai connu une femme d'un genre<br />

si offensant pour la démocratie que les voyous ne pouvaient la voir<br />

passer sans cracher sur sa robe par <strong>de</strong>rrière.<br />

Jeunesse, déjà exposé, paraîtra plus simple. Les <strong>de</strong>ux yeux <strong>de</strong><br />

bonté et <strong>de</strong> rêve, sont une très belle chose;, et la bouche aussi. Le<br />

regard est aussi à signaler dans le Nu. Il semble que les regards<br />

soient un don <strong>de</strong> l'artiste.<br />

Tout cela ne veut pas dire que les autres œuvres soient au<br />

même niveau. Mais quand, dans un ensemble, quelques œuvres<br />

ont cette valeur, l'artiste le sait bien lui-même et l'on n'a pas<br />

besoin <strong>de</strong> critiquer le reste.

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