tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

Chez Sansot.
ABEL LETALLE : Les Fresques du Campo
Santo de Pise (un vol. in-4° ill. à fr. 10). —
Le critique érudit qu'est M. Abel Letalle
consacre une vaste et belle étude aux fresques
qui décorent les quatre murs du cloître
dont Pise est à bon droit si fière et
que bâtit jadis Jean de Pise. Ce sont des
peintures murales de grandes dimensions
qui ont été l'objet de sérieuses restaurations,
quelques-unes même, hélas ! ont
été complètement détruites. Mais il a été
possible au chercheur patient et savant de
se documenter et de rétablir une histoire
suffisamment exacte des peintres qui ont
illustré le Campo Santo de Pise et des
œuvres que nous leur devons.
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MARTIN-MAMY : Les Nouveaux Païens (un
vol. in-18 à fr. 3.50). — Sous cette étiquette
pour (le moins originale l'auteur
range une dizaine d'écrivains de ce temps
dont quelques-uns, tels Paul Adam, H.
de Regnier, Binet-Valmer, Ch.-H. Hirsch,
Pierre Louys, Jean Moreas sont parvenus
à la grande notoriété.
Dans cette série d'essais pleins d'aperçus
personnels très intéressants, M. Martin-
Mamy s'applique à mettre en relief quelques-uns
des traits par quoi il lui semble
que notre littérature rappelle l'image de
la civilisation grecque.
Le point de vue est ingénieux et la critique
attachante.
Chez P. V. Stock et C ie .
JEAN LORRAIN : Très Russe (un vol. in-
18° à fr. 3.50). — Voyons, quel âge peuvent
bien avoir ce petit roman de Jean
Lorrain et les quelques nouvelles que la
maison Stock réédite en même temps que
lui? Ils datent de 1885, pas encore vingt
neuf ans, donc, et tout cela vous a déjà
un petit air vieillot, suranné, l'aspect des
êtres et des choses que l'on aimait, au
temps de sa petite enfance, et que l'on
revoit, après des années et des années,
toutes différentes de l'image qu'on en avait
gardée. Mil huit cent quatre-vingt-cinq,
c'était l'époque aux femmes idéalement
belles, mais troublantes, sphyngiennes qui,
parfois même quand elles l'aimaient ou
parce que précisément elles l'aimaient, infligeaient
au meilleur de leurs adorateurs
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BIBLIOGRAPHIE
les pires tortures morales. La madame Livitinof
de Jean Lorrain est une de ces créatures
énigmatiques qui trouve une perverse
délectation à exaspérer l'amour jaloux d'un
doux poète qu'elle a choisi pour jouet, au
cours d'une villégiature trop peu occupée.
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PIERRE MILLE : Paraboles et Diversions
(un vol. in-18 à fr. 3.50). — Si M. Pierre
Mille manie la parabole avec l'autorité,
avec la dextérité d'un fondateur de religion,
il use du paradoxe humoristique avec
une maîtrise non moins égale. Dans le
nouveau volume qu'il vient de faire paraître,
après une série de morceaux dans
lesquels il montre notamment comment la
Critique d'origine essentiellement démoniaque
— il le prouve — décourage les meilleures
volontés, fussent-elles même divines,
il nous enseigne que le pêcheur à la ligne,
tout à l'opposé de ce que l'on croit généralement,
est un être sauvage, inhumain,
farouche et cruel. Il y a encore, dans son
bouquin, beaucoup d'autres choses qui sont
de petites merveilles, mais la place me manque
pour les mentionner. Malheureusement,
il arrive un peu tard avec son hypothèse
sur la disparition de la Joconde, puisque
celle-ci exhibe à nouveau son sourire et ses
craquelures aux Parisiens.
Chez Grasset.
JULES LAROCHE ; La Voie Sacrée (un
vol. in-18 à fr. 3.50). — Quinze années
vécues dans la Ville Eternelle ont inspiré
à l'auteur un amour et une admiration
fervents pour les paysages merveilleux et
les vestiges émouvants parmi lesquels il
s'est complu. Cela nous vaut une noble et
belle gerbe de « Poèmes de Rome et
d'Italie ».
* *
Louis SAILHAN : Paysages intérieurs (un
vol. in-18 à fr. 3.50). — Le souhait du poète
fut que ses vers soient forts comme les
champs, clairs comme une aube d'avril,
émouvants comme un beau paysage, profond
comme l'azur limpide, et qu'ils aient
de quoi conquérir la sympathie d'une âme
Fraternelle...
Bouquet de saines fleurs champêtres ils
ont la sincérité en tout cas, la fraîcheur
et le charme qui séduisent.