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tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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GUSTAVE VANZYPE<br />

(suite et fin).<br />

Au surplus, cette franchise qui caractérise tant <strong>de</strong> personnages<br />

<strong>de</strong> Vanzype le sert mieux que les plus habiles<br />

procédés. L'œuvre y gagne une clarté d'exposition, une<br />

fermeté d'accent, une puissance d'éloquence qui sitôt intéresse<br />

et subjugue.<br />

Dans La Souveraine, ce noble et poignant drame <strong>de</strong><br />

conscience où Renée, mariée à un faux esthète, se débat<br />

entre la résignation à l'écroulement <strong>de</strong> tous ses rêves et le<br />

désir d'obéir à la force souveraine qui lui comman<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

vivre, d'être une femme enfin, et d'être mère, cette sincérité<br />

d'attitu<strong>de</strong> est plus apparente en raison même <strong>de</strong> la<br />

délicatesse du sujet.<br />

Au début <strong>de</strong> la première scène, Renée vient d'achever<br />

à sa mère sa confession douloureuse. Olivier, son mari,<br />

pseudo-philosophe stérile et prétentieux qui se croit raffiné<br />

parce qu'il se fait une existence factice, <strong>de</strong>s désirs bizarres<br />

et <strong>de</strong>s ambitions ridicules, estime que l'homme fort<br />

doit se libérer <strong>de</strong> l'esclavage <strong>de</strong>s sens et du cœur, que<br />

l'amour ne peut prendre le pas sur la raison et qu'il n'a<br />

pas le droit d'imposer à d'autres êtres l'obligation <strong>de</strong> vivre,<br />

<strong>de</strong> souffrir. Dans le mystère <strong>de</strong> son bizarre cabinet<br />

d'étu<strong>de</strong> aux petits meubles <strong>de</strong> bois teinté, aux fenêtres<br />

closes <strong>de</strong> lourds ri<strong>de</strong>aux, il ébauche <strong>de</strong> vagues pensées<br />

qu'il diminuerait à les écrire, à les faire passer par le<br />

dégradant labeur, et qu'il commente précieusement avec<br />

Klary Lilian, la peintresse détraquée. Et Renée souffre<br />

parce qu'Olivier ne l'aime pas, parce qu'il a étouffé<br />

sous <strong>de</strong>s analyses sceptiques l'instinct <strong>de</strong> femme qui s'é-

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