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tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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276 HISTOIRE DE CELUI QUI CRUT VAINCRE LES DIEUX<br />

Ces traversées <strong>de</strong> forêts étaient lentes et pénibles. Enfin,<br />

on parvenait en plaine, où les étapes s'allongeaient, tout<br />

en <strong>de</strong>venant plus rapi<strong>de</strong>s.<br />

Quand le soleil brûlait, on s'arrêtait et on dressait les<br />

tentes. L'une, ron<strong>de</strong> et haute, pour Eltaher et Frauhell,<br />

l'autre, basse mais plus vaste, où se couchaient les valets.<br />

Les mules et les chevaux, attachés à <strong>de</strong>s pieux, broutaient<br />

ou sommeillaient étendus sous <strong>de</strong>s arbres. Vers le soir, on<br />

allumait un grand foyer <strong>de</strong> bois sec qui éclairait fort,<br />

et l'on mangeait, assis en rond, autour <strong>de</strong>s flammes.<br />

Forêts, plaines désertes, rives fertiles <strong>de</strong> fleuves ou <strong>de</strong><br />

rivières, défilés montagneux et ari<strong>de</strong>s passaient, jour après<br />

jour. Un valet mourut, pris <strong>de</strong> fièvre, et on l'ensevelit<br />

sous un arbre. Des mules tombèrent en chemin et leur<br />

charge accrut le far<strong>de</strong>au <strong>de</strong>s autres. De loin en loin, une<br />

ville apparaissait, sur une hauteur, au détour d'un courant.<br />

On campait auprès <strong>de</strong> ses murs. Des valets y entraient<br />

pour renouveler les conserves, et l'on continuait le<br />

chemin.<br />

Enfin, un jour, on parvint à la mer.<br />

Le soleil était haut, déjà, et sa lumière frémissait par<br />

tout l'espace. Le ciel était d'azur, d'azur plus profond<br />

était l'on<strong>de</strong>. Au loin, d'un brun clair, se découvrait la<br />

mince strie <strong>de</strong>s terres asiatiques. A droite, le rivage s'incurvait<br />

en promontoire, et, sur une pente, s'élevait la<br />

ville, entassement prodigieux <strong>de</strong> bâtisses qui, <strong>de</strong> loin, semblaient<br />

<strong>de</strong> petits cubes <strong>de</strong> marbre blanc. Des toits rouges<br />

éclataient au soleil, <strong>de</strong>s clochers montaient vers l'azur,<br />

et <strong>de</strong>s verdures formaient <strong>de</strong>s bouquets frais dans le vaste<br />

panorama torri<strong>de</strong>.<br />

Une crique, que l'éloignement rendait minuscule, était<br />

un port. Des navires à voiles, <strong>de</strong>s barques, <strong>de</strong>s bateaux<br />

<strong>de</strong> toutes sortes en sortaient, y entraient, y restaient amarrés.<br />

Le vent penchait les mâts et gonflait les voiles. Sur<br />

l'azur <strong>de</strong> la mer et sous l'azur du ciel, elles s'avançaient<br />

avec lenteur, indécises comme <strong>de</strong>s papillons. Pressées près<br />

du port, en troupeaux, elles s'éparpillaient sur la mer,

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