tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

Chez Bernard Grasset.
Roux SERVINE : Le Planet Saint-Eloy (un
vol. in 18° à fr. 3.50). — A ceux d'entre
vous dont les connaissances dans la langue
provençale ne sont pas fort étendues, je
dirai qu'un Planet est une place publique
de proportions médiocres. Celui dénommé
Sain-Eloy, dans la petite ville d'Isele, est
entouré de vieux hôtels aristocratiques, habités
par la bonne société iseloise. Le calme
et le potin régnaient en maîtres, lorsque,
successivement., un groupe d'artistes
tapageurs et une belle fille de mœurs
douteuses vinrent y prendre gîte. Ce fut.
le pavé dans la mare aux grenouilles et
tout le livre de M. Roux Servine expose
avec gaité et entrain le trouble profond
causé par cette intrusion.
HILMA PILKKANEN : Le Sénateur Sonerra
(1 vol. in-18 à fr. 3.50).— En Finlande comme en
Pologne le gouvernement du tzar poursuit
la complète russification. Les Finlandais
sont patriotes et ils résistent de toute
leur énergie aux exigences moscovites.
Malheureusement, ils se trouvent divisés
sur les moyens à employer dans cette lutte
désespérée . Deux partis, se disputent
la tête de la résistance. Le Sénateur sonerva
dirige l'un. L'antre est conduit par
un journaliste de talent, Sten Horn. Or, la
fille du Sénateur, aime Sten Horn et l'épouse,
malgré son père qui, blessé dans ses
affections, meurt de désespoir. Le Sénateur
Sonerra montre une fois de plus les précieuses
qualités d'écrivain que possède Mme
Hilma Pilkkânen.
JOSEPH SCHEWAEBEL : Comment mourut
Aïni (un vol. in 18 à fri 3.50). — Le public,
en général, se méfie des volumes de
nouvelles, dit M. Léon Frapié, en une
préface fort justement pensée : les nouvelles
ayant de la valeur sont très rares
et il est plus difficile d'être un bon conteur
que d'être un excellent romancier.
M. Joseph Schewœbel, déjà connu par
deux volumes de vers et par un roman
très honorable. A la Cinquième Heure,
semble avoir, dans la nouvelle, trouvé sa
véritable voie. Observateur attentif, son
tempérament de poète et d'artiste lui confie
toutes les qualités nécessaires pour réussir
et nous devons souhaiter que Comment
BIBLIOGRAPHIE
mourut Aïni, soit suivi de plusieurs recueils
de valeur aussi haute.
Ct LUNET DE LA JONQUIÈRE : En Insulinde
(Un vol. in-18 ill. à 3.50). — Récit
pittoresque, riche en piquantes anecdotes
et en croquis agréablement observés d'un
voyage d'agrément dans les mystérieux et
splendides pays indiens d'Orient.
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HIPPOLYTE SIVAN : Les Chants au Cœur
(un vol. in-l8 à 3.50). — Le poète s'est efforcé
de rendre « de son mieux » et le plus
simplement les divers moments d'une émotion
que l'on devine toujours sincère.
LEFRANC PICQUART ; La Paix vécue (un
vol. in 18 à fr. 3.50). — Il faut bien avouer
que si Bismarck, en prenant l'Alsace et la
Lorraine, a joué à la France un tour pendable,
il a rendu un fier service à la
littérature ou plutôt à la production livresque.
Voici encore M. Lefranc-Picquart qui
prêche la Revanche. Il trouve d'ailleurs
la paix meurtrière et déprimante. A son
avis, qu'il appuie de moult considérations
souvent originales, il est temps d'en finir,
car la France court à sa perte et la
guerre seule la sauvera du marasme dans
lequel bientôt elle s'enlisera. — Dites
donc, la France ne ferait-elle pas mieux
de chercher son salut en elle-même que
dans une conflagration européenne?
HENRI DELAVELLE : Liane et Nison :
(un vol. in-18 à fr. 3.50). — Denise, autrement
dite Nison est une aimable jeune
personne, agréable même qu'il ne serait
guère difficile de caser, si elle n'avait une
maman. Et cette mère, qu'elle appelle
d'ailleurs : «Maman divine » ou « Maman
Jolie » a gardé dans sa maturité plantureuse
tant de grâces et de charme prenant
que tous les prétendants à la main de la
fille se détournent bientôt de celle-ci pour
faire la cour à Liane, la mère. Un jour
Nison aime vraiment, de tout son cœur
et, par fatalité, l'élu de son cœur est
l'amant de Liane. Cette dernière se suicide
pour faire le bonheur de son enfant. Bon
roman bien conduit, animé et qui connaîtra
le succès.
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