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tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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MAIJIUCE GAUCHEZ 33<br />

pling ; enfin, je regrette que Henry Daguerches nous ait<br />

servi, sous prétexte <strong>de</strong> cosmopolitisme, tous les fantoches,<br />

tous les financiers du répertoire romanesque et romanti­<br />

que. Ah ! qu'à côté <strong>de</strong> ce personnel fatigué auquel Daguerches<br />

a recours, les types neufs et inédits <strong>de</strong>s Civilisés <strong>de</strong><br />

Clau<strong>de</strong> Farrère nous apparaissent éloquents et observés !<br />

Je m'en tiendrai là et ne reprocherai pas au Kilomètre 83<br />

<strong>de</strong> ne pas avoir renouvelé suffisamment la bibliothèque<br />

cochinchinoise où Myriam Harry a sa place à côté <strong>de</strong><br />

Jean Ajalbert. Non ! Il est temps <strong>de</strong> dire que Henry Da­<br />

guerches a composé un roman loyal, tour à tour réaliste<br />

et poétique, dans une langue prompte et colorée.<br />

Son livre, à coup sûr, est moins banal que celui <strong>de</strong><br />

Marc El<strong>de</strong>r, tandis que Le Grand Meaulnes d'Alain-Four­<br />

nier est à la fois moins vraisemblable, moins réaliste que<br />

les <strong>de</strong>ux premiers et plus facile, plus puéril, plus fantai­<br />

siste également. Mais le sujet choisi par Alain-Fournier<br />

dédaigne trop la sensibilité, la vérité et la psychologie<br />

et avantage avec excès la légèreté <strong>de</strong>s imaginations et <strong>de</strong>s<br />

esprits superficiels.<br />

Le livre d'Alain-Fournier me paraît être le résultat<br />

obtenu par un talent <strong>de</strong> conteur d'aventure fourvoyé par<br />

hasard dans le genre rococo; je n'en dirai certainement<br />

pas autant <strong>de</strong> La Chambre Blanche <strong>de</strong> Léon Werth. On<br />

a beaucoup parlé <strong>de</strong> ce roman ; Octave Mirbeau, ce dénicheur<br />

d'hommes... ou <strong>de</strong> femmes supérieurs l'a préfacé;<br />

tous les chroniqueurs l'ont résumé, analysé, disséqué; oui,<br />

celui qui, <strong>de</strong>ux fois par mois, signe d'admirables croquis,<br />

<strong>de</strong>s croquis vivants, originaux, dans La Gran<strong>de</strong> Revue<br />

m'apparaît comme le chef <strong>de</strong> file, le capitaine <strong>de</strong> toute la<br />

légion <strong>de</strong>s ex-candidats aux différents prix littéraires. Et,<br />

je suis d'autant plus à l'aise pour l'affirmer, que je ne<br />

connais pas Léon Werth, qu'il ne soupçonne pas mon<br />

existence et qu'il ne m'a pas envoyé son livre.<br />

Alors que chacun <strong>de</strong>s écrivains Marc El<strong>de</strong>r, Alain-<br />

Fournier, Henry Daguerches, — et même Paul-Louis<br />

Garnier dont Les Cœurs farouches, mis également sur les

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