tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

GEORGES EEKHOUD 323
Ma bisaïeule eut un second enfant, un petit garçon, aux
Etats-Unis. Celui-ci n'avait qu'une couple d'années et
ma grand'mère douze ans lorsqu'à la mort du chevalier
Smits, la famille reprit le chemin de l'Europe, pour aller
se fixer à Rotterdam. J'ai retrouvé des lettres écrites à
mon arrière grand'mère par une amie d'Amérique. Il y est
question du petit Jan, un joli espiègle, surnommé l'Amiral,
et de Kaatje, ma grand'mère, très intelligente, à qui
cette dame fait recommander par sa mère de continuer à
pratiquer la langue anglaise que la gamine parlait et écrivait
déjà couramment. Des souvenirs de ma grand'mère
il ressort que son frère, le chevalier, était un garçon très
beau, très galant, noceur et dépensier, un bourreau d'argent
qui devait déjà mourir le 4 septembre 1843, âgé seulement
de 42 ans.
Après avoir passé quelques années à Rotterdam, ma
bisaïeule était allée se fixer avec ses deux enfants du premier
lit à Bruxelles, où elle demeura au vieux Marché aux
Grains. Veuve en 1834 du chevalier Smits, elle épousa en
secondes noces M. Van Dinter dont elle eut aussi deux
enfants, ma grand'tante Nancy et mon grand oncle Henri,
donc une sœur et un frère utérins de ma grand'mère, qui
épouseraient l'une, M. Gossen, un grand négociant en
grains d'Anvers, et l'autre, une demoiselle Walravens
dont la mère s'unit en secondes noces au fameux écrivain
et philologue flamand Jean-François Willems.
Ma bisaïeule mourut en 1850 à Anvers où elle s'était
transportée avec ses trois enfants.
Mon aïeule blonde et rose, comme la montre un portrait
peint par Wittkamp, et comparable dans sa jeunesse au
portrait de son arrière grand'tante, la dame Paets van
Troostwyck, était même appelée la « Belle Hollandaise ».
Elle avait des cheveux sans pareils, d'un blond exquis, si
sa tante; cette dame meurt déjà en 1845 à l'âge de 34 ans, donc
après sept ans de mariage. Elle laissait un enfant. En 1846 une
dame De Bruyn de Nede informe bonne maman de la mort de son
mari, M. A. Plemp de Duiveland.