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tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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100 UN POÈTE DE LA VIE POPULAIRE<br />

Il ouvrit une boutique d'épiceries, <strong>de</strong> « <strong>de</strong>nrées coloniales<br />

en gros », rue Porte aux Vaches, près du port. Deux pistolets<br />

à la ceinture, <strong>de</strong> ces pistolets qu'on nommait alors<br />

pittoresquement <strong>de</strong>s « écossaises », <strong>de</strong>ux sacs <strong>de</strong> poivre<br />

dans sa carriole — toujours pour se défendre contre les<br />

attaques possibles, il parcourait les campagnes environnantes,<br />

offrant à la clientèle la cassonna<strong>de</strong> et le café,<br />

l'huile et lès épices. On raconte qu'un jour, on trouva<br />

dans un baril d'huile <strong>de</strong> palmes amené chez lui, le cadavre<br />

d'un nègre recroquevillé ! L'épicier <strong>de</strong> la rue Porte aux<br />

Vaches fût en Californie, au moment du rush <strong>de</strong> l'or,<br />

à bord d'un trois-mâts qu'il avait affrété, puis revenu<br />

à Anvers, il <strong>de</strong>vint un armateur assez important <strong>de</strong> la<br />

place. Un <strong>de</strong> ses voiliers brûla dans l'Atlantique. Pour<br />

qui connaît l'œuvre <strong>de</strong> Max Elskarnp, la part d'influence<br />

<strong>de</strong> ce grand-père sur l'esprit et la sensibilité du poète<br />

apparaît nettement. N'est-ce pas cette influence qui explique<br />

la note exotique, cette nostalgie <strong>de</strong>s aventures et<br />

<strong>de</strong>s terres fabuleuses qui transparaît délicatement <strong>de</strong> ci,<br />

<strong>de</strong> là, dans ces chansons ingénues d'un enraciné à la<br />

louange <strong>de</strong> sa terre natale et <strong>de</strong> la ville chère à son âme?<br />

Quant au père Max Elskarnp, qui fut banquier, nous<br />

l'avons connu aussi alerte, aussi actif, aussi passionné <strong>de</strong><br />

chiffres et <strong>de</strong> transactions, à l'âge <strong>de</strong> 80 ans qu'à ses débuts.<br />

La mère du poète, elle, était d'ascendance française<br />

(1), originaire <strong>de</strong> cette Flandre dite wallonne (2) qui<br />

touche tout ensemble à l'Artois et au Hainaut. Elskarnp<br />

eut dans la partie belge <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière province une<br />

bonne grand'mère chez qui, jeune écolier, il passa ses mois<br />

<strong>de</strong> vacances. Toute son enfance fut comme parfumée <strong>de</strong><br />

ces séjours répétés en pays wallon, à Ecaussines-d'Enghien,<br />

village <strong>de</strong> carriers qu'ont illustré ces temps <strong>de</strong>rniers les<br />

goûters matrimoniaux organisés par <strong>de</strong>s <strong>de</strong>moiselles en<br />

(1) Le berceau <strong>de</strong> sa famille est à Lewar<strong>de</strong>, entre Douai et<br />

Denain.<br />

(2) Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> MM. Croquez et Charles Berlet sur les vieilles<br />

provinces françaises.

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