13.07.2013 Views

tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

214 LES FAITS ET LES IDEES<br />

pour base une morale agrandie (c'est leur but), mais une<br />

morale très nette que je ne crois point dépourvue <strong>de</strong> quelque<br />

idéal. Si d'un autre côté je hais toutes les formules<br />

creuses, les mensonges qui s'abritent toujours à l'aise<br />

<strong>de</strong>rrière la magie commo<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce mot : idéal, — <strong>de</strong> l'autre<br />

côté, je tâche (sous le contrôle, par exemple, sévère <strong>de</strong><br />

la vérité et <strong>de</strong> la nature, dont les lois sont le premier<br />

catéchisme <strong>de</strong> notre art) à découvrir la spiritualité <strong>de</strong><br />

certaines consciences, même <strong>de</strong> certains instincts manifestes<br />

et obscurs; j'ai souvenir d'avoir retracé parfois<br />

quelques luttes humaines que je n'ai pas jugées sans beauté,<br />

et mon but est <strong>de</strong> peindre au contraire, du mieux que<br />

je pourrai, <strong>de</strong>s êtres « qui ne portent pas leur âme en<br />

vain ». Certes je ne veux pas établir non plus <strong>de</strong>s distinctions<br />

outrées, ni faire ici une profession <strong>de</strong> foi ou une<br />

apologie, soyez-en persuadé. Je ne suis pas encore à l'âge<br />

où l'on commente ses œuvres ; je suis à l'âge où on les fait.<br />

On les fait avec passion et avec foi, et le seul moment où<br />

l'on ait à intervenir personnellement, c'est lorsqu'on les<br />

voit calomniées <strong>de</strong>vant l'esprit public. »<br />

Et M. Bataille, voyant son oeuvre nouvelle calomniée,<br />

elle aussi, par la critique, a cru <strong>de</strong>voir la commenter dans<br />

la préface qui accompagne le texte, récemment publié.<br />

Ceux qui connaissent la délicatesse d'épi<strong>de</strong>rme <strong>de</strong><br />

M. Henry Bataille, sa nerveuse irascibilité, son tempérament<br />

combatif n'auront pas été surpris <strong>de</strong>s attaques outrancières<br />

<strong>de</strong> ce plaidoyer pro domo, <strong>de</strong> son ironie acerbe,<br />

<strong>de</strong> sa rageuse amertume. Le contraire les eût étonnés.<br />

Pour M. Bataille, l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la critique vis à vis du<br />

Phalène est due à l'amour <strong>de</strong> la médiocrité, au culte du<br />

gérontisme, à la haine <strong>de</strong> l'audace, à l'envie embusquée,<br />

à l'irritation <strong>de</strong> voir un écrivain indépendant et solitaire<br />

triompher <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> dix ans auprès du public par le<br />

seul moyen <strong>de</strong> ses œuvres <strong>libre</strong>s. Pour railler les hypocrites<br />

et burlesques défenseurs <strong>de</strong> la vertu, pour stigmatiser<br />

les formes diverses <strong>de</strong> la critique morale, il n'a pas<br />

dédaigné d'appeler à son ai<strong>de</strong> le Gautier <strong>de</strong> la célèbre pré-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!