tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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L'ENFANCE ANORMALE
perceptions sont parfois inexactes, les attentions ftigitives
ou nulles, les mémoires lentes ou rebelles.
Son caractère fantasque se révèle dans la composition de
scènes dessinées spontanément : scènes d'ivresse, détails
triviaux, sujets parfois inexplicables, étranges et bizarres.
Son esprit autoritaire lui fait prendre la direction du
jeu qui est presque toujours brutal. Elle aime à détruire,
à taquiner les animaux.
Jeanne aime agir à sa guise, quitte à en subir les conséquences.
Avant l'institution des écoles spéciales on ne savait où
envoyer les enfants de ce type ; on parlait quelquefois de
l'hôpital ou de l'hospice, mais cet internement ne pouvait
convenir qu'aux anormaux gravement atteints. Ceux qui
constituent la grande majorité ont assez d'intelligence
pour fréquenter une école, mais il leur faut une instruction
particulièrement adaptée à leur forme d'intelligence. Cette
méthode d'instruction a été appliquée en Belgique depuis
plusieurs années.
Le Docteur Santé de Sanctis qui, au même congrès de
Pédologie dont je parle plus haut, a présenté sur les enfants
anormaux un rapport très intéressant, fait à peu
près la même classification, la même élimination ; il dit
également que toutes les formes légères de phrénasthénie,
d'aliénation, de névrose, de dégénérés simples, de bègues
nerveux et d'épileptoïdes sont le plus souvent guérissables
parce que ces enfants ne sont pas rebelles à l'éducation.
A ce groupe on donne le nom d'anormalité : les anormaux
d'intelligence (arriérés, insuffisants, débiles) et les
anormaux de caractère (instables, difficiles etc). Cette
distinction est aujourd'hui admise dans le monde entier.
Il y a aussi les anormaux psychiques, combinés ou mixtes,
c'est-à-dire les arriérés instables.
D'après Binet, Bobinovich et d'autres auteurs il faut
accepter comme anormal vrai, tout élève qui, à cause de
son manque de développement intellectuel ou moral, est