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tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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PAUL ANDRÉ 163<br />

site, qui, tout d'un coup, <strong>de</strong>viendrait bonne, humble, suppliante?...<br />

Les guérisons <strong>de</strong> pareils cas morbi<strong>de</strong>s ne sont, hélas ! pas si<br />

soudaines, ni si radicales.<br />

Et c'est là la faiblesse du 3 e acte, trop larmoyant, <strong>de</strong> cette pièce<br />

dont le 1 er est un modèle <strong>de</strong> délicieuse comédie légère, sentimentale<br />

presque, dont le 2 e se hausse au ton âpre, à la violence irrésistible,<br />

à l'émotion brutale mais poignante qui fit la fortune <strong>de</strong>s scènes<br />

pathétiques dans lesquelles le talent <strong>de</strong> M. Bernstein est toujours<br />

à l'aise et sans rival.<br />

Ce drame, en somme, finit trop bien. Tout le mon<strong>de</strong> se sépare<br />

en proie à <strong>de</strong>s sentiments par trop indulgents ou repentants après<br />

un conflit aussi vilain et aussi tendu que celui qui a éclaté.<br />

Il n'empêche que toute la salle verse <strong>de</strong>s larmes attendries et<br />

qu'on s'en va, très apaisé après <strong>de</strong> terribles secousses, très satisfait<br />

après <strong>de</strong> ru<strong>de</strong>s angoisses. Si M. Bernstein est l'artisan <strong>de</strong> cette<br />

quiétu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> ce contentement, l'art habile <strong>de</strong>s interprêtes que<br />

M. Reding a donnés à sa pièce en est une autre cause. On n'imagine<br />

pas une façon plus nuancée, plus habile <strong>de</strong> rendre acceptable<br />

la figure, si déplaisante après tant <strong>de</strong> trompeuse gentillesse, <strong>de</strong><br />

Gabrielle Jannelot, que celle <strong>de</strong> Mme Marthe Mellot. L'excellente<br />

artiste a joué avec maîtrise ce rôle complexe, antipathique et<br />

périlleux. Mlle Cécile Guyon donne à l'amoureuse Henriette un<br />

charme un peu maniéré, une jeune tendresse enveloppante, elle<br />

en exprime les affolements douloureux avec une séduction et<br />

une sincérité qui ont paru à tous délicieux. M. Marey est simple<br />

et grave, dans le personnage un peu falot <strong>de</strong> Constant Jannelot.<br />

M. Bosc a <strong>de</strong> la chaleur, en Le Guenn très épris, très jaloux.<br />

M. Laumonier campe un élégant et pittoresque Ponta Tulli.<br />

La Dame et le Fou. — J'ai beaucoup aimé la petite pièce que<br />

Mme Van Mal<strong>de</strong>rghem et M. Ed. <strong>de</strong> Tallenay ont fait jouer l'autre<br />

soir au théâtre <strong>de</strong>s Variétés d'Anvers, cette maison si accueillante<br />

aux auteurs belges <strong>de</strong> par la grâce d'un directeur entreprenant<br />

à qui il est légitime <strong>de</strong> rendre hommage : M. Paul-Jorge.<br />

Cette saynète est un aimable marivaudage que teinte avec agrément<br />

une pointe <strong>de</strong> douce philosophie conjugale. Ne s'agit-il pas<br />

en effet d'un ménage très uni, celui d'un grave mais avisé quadragénaire<br />

studieux et paisible et d'une femme plus jeune que lui,<br />

foncièrement honnête et dévouée.<br />

Un jonvenceau friand d'amour passe dans la maison <strong>de</strong> la bonne<br />

tendresse confiante et <strong>de</strong> la quiétu<strong>de</strong>. Il est ar<strong>de</strong>nt, audacieux,<br />

il est un peu poète, il est un peu fou... Mais la « dame » est sage.<br />

Elle est malicieuse aussi et le philosophe, lui, qui sait lire au fond

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