13.07.2013 Views

tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

324 SOUVENIRS<br />

opulents que plus d'une fois au bal <strong>de</strong>s mains <strong>de</strong> rivales les<br />

lui tiraient pour s'assurer que ces boucles luxuriantes n'étaient<br />

point postiches. Pareille aventure lui était même<br />

déjà arrivée dans un bal d'enfants où ses nattes ondoyantes<br />

intriguaient la jalousie <strong>de</strong>s mères <strong>de</strong>s autres fillettes.<br />

Jusqu'à l'âge le plus avancé elle conserva ses yeux clairs<br />

et bleus, sa carnation <strong>de</strong> rose thé, son visage sans ri<strong>de</strong>s,<br />

et <strong>de</strong>s mains si mignonnes que j'en enfermai la paire dans<br />

une <strong>de</strong>s miennes. Dans ces conditions la jeune Cornélie<br />

Smits avait été très courtisée. Elle aima et pensa épouser<br />

d'abord un jeune officier anglais appartenant à la noblesse,<br />

qui fut tué à Waterloo. J'ai retrouvé le médaillon miniature<br />

<strong>de</strong> ce dandy à la physionomie byronienne, en jabot<br />

à <strong>de</strong>ntelle, en habit bleu barbeau à boutons d'or. Dans<br />

l'écrin <strong>de</strong> maroquin vert, <strong>de</strong>rrière le portrait, était glissée<br />

une mèche <strong>de</strong>s cheveux blonds du bel officier.<br />

Du mariage <strong>de</strong> Mlle Smits avec M. Œ<strong>de</strong>nkoven naquirent<br />

trois enfants : ma mère, mon oncle Henri et ma tante<br />

Marie.<br />

Tous trois reçurent une éducation <strong>de</strong>s plus soignée et,<br />

suivant l'usage général, pour ainsi dire traditionnel dans<br />

la haute bourgeoisie anversoise, comme dans celle <strong>de</strong> toutes<br />

les gran<strong>de</strong>s villes flaman<strong>de</strong>s, une instruction à base exclusivement<br />

française. Voilà comment il se fait que d'ascendants<br />

exclusivement germaniques, moi aussi et peut-être<br />

plus encore que ceux-ci, je fus élevé dans l'amour du français<br />

et <strong>de</strong> la France.<br />

On verra plus loin comment d'autres influences affectueuses<br />

encore concoururent à entourer mon enfance et ma<br />

jeunesse d'une atmosphère intellectuelle et sentimentale<br />

toute latine.<br />

Mon oncle Henri entra à l'Ecole Militaire <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong><br />

alors dirigée par le général Chapelié, et il sortit <strong>de</strong>s<br />

armes spéciales avec le gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> lieutenant du génie. Ma<br />

mère et ma tante Marie, firent une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> leurs<br />

étu<strong>de</strong>s à Paris. Aussi l'une et l'autre écrivaient-elles délicieusement<br />

le français et ne parlaient entre elles, comme

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!