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tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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LOUIS PIÉRARD 103<br />

rom hebt ge niet dat alles in vlaamsch geschreven? »<br />

(Pourquoi n'avez-vous pas écrit tout cela en flamand) <strong>de</strong>manda-t-il.<br />

Verhaeren répondit tranquillement : « Parce<br />

que le français est ma langue maternelle comme celle <strong>de</strong><br />

bien d'autres Flamands. » — « Waar is uw va<strong>de</strong>r geboren?<br />

» (Où votre père est-il né?) reprit l'irascible flamingant,<br />

ce A <strong>Bruxelles</strong> », répondit encore Verhaeren. « O !<br />

'nen Brusseleer » (un Bruxellois !) Et l'Anversois fit passer<br />

dans cette exclamation tout le mépris qu'un vrai flamingant<br />

d'Anvers professe pour <strong>Bruxelles</strong> qui a fait tant <strong>de</strong><br />

concessions à la langue française. C'est dans cette langue,<br />

celle <strong>de</strong> toute son enfance, <strong>de</strong> toute son éducation que<br />

Max Elskamp a délicieusement chanté la « Flandre douce<br />

aux alouettes ». On conçoit qu'après un crime aussi abominable<br />

la gent flamingante ne l'aime guère. On lui a<br />

pris sa bonne ville ; on la lui a défigurée.<br />

Je n'ai plus <strong>de</strong> ville. Elle est soûle<br />

Et pleine <strong>de</strong> cœurs renégats,<br />

Aux tavernes du Golgotha,<br />

J'en suis triste jusqu'à la mort<br />

Je n'ai plus <strong>de</strong> ville. Elle est soûle.<br />

Le refuge du poète, c'est ce vieil hôtel paternel rempli<br />

d'œuvres d'art et <strong>de</strong> livres précieux, où s'écoulent ses<br />

journées toutes pareilles. La bibliothèque contient, à côté<br />

<strong>de</strong> chefs-d'œuvre typographiques <strong>de</strong>s William Morris et<br />

<strong>de</strong>s Walter Crane, à côté d'éditions rares <strong>de</strong>s poètes symbolistes,<br />

une ample série d'ouvrages sur le folklore, l'histoire<br />

<strong>de</strong>s religions et <strong>de</strong>s métiers, la magie, les hypothèses<br />

néo-spirite et théosophique qui ont passionné Elskamp<br />

autant qu'un Maeterlinck. A côté <strong>de</strong> la bibliothèque est<br />

une vaste pièce où l'on trouve <strong>de</strong>s appareils scientifiques,<br />

tout un atelier <strong>de</strong> typographie et l'outillage du graveur<br />

sur bois à qui nous <strong>de</strong>vons les naïves, les exquises illustrations<br />

d'Enluminures et l'Alphabet <strong>de</strong> Notre-Dame la<br />

Vierge. Elskamp, poète <strong>de</strong> la vie populaire, qui a vécu<br />

parmi les simples gens du port et <strong>de</strong> la campagne, les

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