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tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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SOUVENIRS<br />

loin <strong>de</strong> la statue polychrome <strong>de</strong> Teune Koukeloure, le<br />

marchand d'œufs, accroupi au fond d'une niche, dans un<br />

angle <strong>de</strong> la Place, Pasquin anversois que la satire populaire<br />

et anonyme faisait converser sur les événements locaux<br />

avec Line, la gentille laitière, autre statuette dressée<br />

sur une pompe décorant autrefois le Marché au Lait,<br />

la place voisine. Notre bonne vieille maison était proche<br />

aussi <strong>de</strong> la cathédrale et <strong>de</strong> sa tour altière dont les grosses<br />

cloches et le carillon bercèrent ma première enfance.<br />

Du côté paternel je suis essentiellement flamand. Mon<br />

grand père Jean-André-Gérard Eekhoud appartenait à<br />

la vieille bourgeoisie anversoise. C'était un <strong>de</strong>s particuliers<br />

les plus instruits <strong>de</strong> la cité ; il connaissait presque toutes<br />

les langues mo<strong>de</strong>rnes, à telle enseigne, m'a-t-on souvent<br />

raconté, que lorsque les négociants <strong>de</strong> ses amis se trouvaient<br />

embarrassés <strong>de</strong> déchiffrer leur correspondance, ils<br />

recouraient aux lumières <strong>de</strong> mon aïeul. Ma grand'mère<br />

paternelle, née Euphrasie Paridaens, <strong>de</strong>scendait d'une autre<br />

vieille lignée patricienne, originaire du Hageland et alliée<br />

aux Wesemael. Deux <strong>de</strong> ses sœurs fondèrent et dotèrent<br />

<strong>de</strong> leurs <strong>de</strong>niers un couvent-pensionnat <strong>de</strong> religieuses dites<br />

« Filles <strong>de</strong> Marie », à Louvain où ce couvent était surtout<br />

connu sous le nom d'Institut Paridaens, Mon grand-père<br />

Eekhoud eut quatre garçons et <strong>de</strong>ux filles. Des trois frères<br />

<strong>de</strong> mon père, l'un mourut tout enfant, et les <strong>de</strong>ux autres<br />

Alexandre et Guillaume, à la fleur <strong>de</strong> l'âge, l'un d'eux en<br />

Angleterre où il s'était établi. Des <strong>de</strong>ux filles, Elise, l'aînée,<br />

prit le voile et s'appela en religion, sœur Cécile, dans<br />

le couvent fondé par ses tantes Paridaens. L'autre, Rose,<br />

épousa un notable <strong>de</strong> Namur, M. Bruno, qui la laissa bientôt<br />

veuve avec un fils, Emile, mon cousin-germain, et le<br />

seul parent qui me soit resté du côté paternel. Emile Bruno,<br />

brillant élève <strong>de</strong> Fuchs, l'architecte <strong>de</strong> jardins si renommé,<br />

à <strong>Bruxelles</strong>, et père <strong>de</strong> l'actuel gouverneur du Congo,<br />

<strong>de</strong>ssina entr'autres les plans du joli parc anglais ayant<br />

remplacé la promena<strong>de</strong> désignée à Anvers sous le nom<br />

<strong>de</strong> Pépinière.

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