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tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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78 LE DRAME ET L'OPERA<br />

mière tentative? Bataille, Porto-Riche, Capus, Bernstein, et tant<br />

d'autres ont-ils été illustres dès le soir <strong>de</strong> leur première bataille<br />

littéraire?<br />

Or c'est cela que voudraient nombre <strong>de</strong> critiques grincheux,<br />

ironiques ou surtout malveillants par parti-pris. Au lieu <strong>de</strong> tenir<br />

compte au Comité <strong>de</strong> ses intentions louables, au lieu <strong>de</strong> traiter les<br />

auteurs belges avec non pas l'indulgence, mais la sympathie et au<br />

moins l'impartialité que méritent leurs efforts, on s'ingénie à<br />

décourager les meilleures bonnes volontés, à ne voir dans <strong>de</strong>s<br />

œuvres consciencieuses <strong>de</strong> débutants que leurs défauts et leur inexpérience,<br />

sans souligner au contraire leurs qualités et leur sincérité,<br />

et on s'emploie avec une ironie néfaste à discréditer, parmi le<br />

public déjà suffisamment sceptique par lui-même, <strong>de</strong>s essais honorables.<br />

A M. Max Deauville, par exemple, qui a écrit un petit dialogue<br />

qui n'a d'autre prétention que <strong>de</strong> plaire pendant vingt minutes<br />

au spectateur, on a reproché d'avoir été banal, sans imagination,<br />

inconsistant, fa<strong>de</strong>, vi<strong>de</strong>, que sais-je encore?<br />

Un Confi<strong>de</strong>nt est cependant un <strong>de</strong>s plus charmants « levers <strong>de</strong><br />

ri<strong>de</strong>au » qui se pût écrire. Mais ce n'est qu'un « lever <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>au »<br />

et il ne faut pas lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ce que l'auteur n'a jamais voulu y<br />

mettre. Deux personnages, un quadragénaire un peu romanesque,<br />

et une toute jeune femme espiègle, écervelée, bavar<strong>de</strong>nt à propos<br />

d'une petite querelle d'amoureux. Le vieil ami se prend au piège<br />

<strong>de</strong> ce qu'il raconte et fait, sans trop le vouloir, une déclaration<br />

brûlante à sa visiteuse. Celle-ci s'effare, car elle est honnête. Mais<br />

le « confi<strong>de</strong>nt » la rassure bien vite : ce n'était qu'un jeu malicieux.<br />

M. Laumonier et Mlle Dudicourt ont joué avec beaucoup d'enjouement<br />

cette saynète écrite avec autant d'esprit que <strong>de</strong> verve<br />

habile et, parfois, <strong>de</strong> délicate émotion.<br />

La Querelle <strong>de</strong> M. Henri Davignon avait évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> beaucoup<br />

plus hautes visées. Je raconterai rapi<strong>de</strong>ment la pièce. M. Troyen,<br />

horticulteur gantois, a épousé une liégeoise. Leur ménage est<br />

très uni. Ils ont trois filles et un fils. Celui-ci, Georges, termine,<br />

à Liége, son doctorat en sciences. Reine, l'aînée <strong>de</strong>s filles, est sur<br />

le point <strong>de</strong> se fiancer à Camille Lo<strong>de</strong>wijck.<br />

Le père <strong>de</strong> Camille est un professeur d'athénée, à Gand. Il<br />

professe et il affiche en toutes occasions <strong>de</strong>s opinions flamingantes.<br />

Il s'exprime avec une emphase incorrecte en <strong>de</strong>s termes aussi hargneux<br />

que grotesquement solennels.<br />

Chez les Troyen fréquente Violette, professeur <strong>de</strong> violon, liégeois<br />

pur-sang, <strong>de</strong> coeur, d'esprit et <strong>de</strong> belle humeur, qui approuve

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