13.07.2013 Views

tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

PAUL ANDRÉ 233<br />

LE DRAME ET L'OPÉRA<br />

OLYMPIA : Le Veau d'or, comédie satirique en 3 actes <strong>de</strong> M. Lucien<br />

Gleize (16 janv.).<br />

MATINÉES LITTÉRAIRES DU PARC : La Métromanie d'Alexis Piron<br />

(15 janv.).<br />

MATINÉES CLASSIQUES DES GALERIES : Le Barbier <strong>de</strong> Séville (20 janv.).<br />

Quinzaine très calme pour le critique. Parsifal à la Monnaie, le<br />

Secret au Parc et la Demoiselle <strong>de</strong> Magasin aux Galeries font <strong>de</strong>s<br />

chambrées pleines tous les soirs. Il n'a pas été question <strong>de</strong> renouveler<br />

les affiches.<br />

L'Olympia seul a donné du neuf, le Petit Café terminant une longue<br />

carrière heureuse. La pièce <strong>de</strong> M. Lucien Gleize que MM. Darcey,<br />

Frémont, Blanche, Marié <strong>de</strong> l'Isle, Mmes Dehon, Loyer, Ladini<br />

ont jouée dans un excellent mouvement et avec la gaîté piquante<br />

qu'il fallait, est plus une suite <strong>de</strong> scènes parodiques qu'une comédie<br />

à intrigue savamment charpentée. Le mordant <strong>de</strong>s allusions,<br />

le grotesque <strong>de</strong>s caricatures amuse et intéresse plutôt que ne cherche<br />

à attacher le développement ingénieux d'une action bien conduite.<br />

C'est un tableau <strong>de</strong> mœurs parisiennes actuelles. Il est à peine<br />

traité en charge; les types qu'on nous présente ont une vérité souvent<br />

cruelle, toujours fidèle.<br />

Le Veau d'or fait, en restant dans la note plaisante, la satire<br />

d'un travers <strong>de</strong> l'époque : l'ostentation <strong>de</strong> la richesse, la gloriole<br />

<strong>de</strong>s parvenus, leur désir effréné <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r les honneurs et l'officielle<br />

consécration réservés aux citoyens d'élite que leur génie ou<br />

leur héroïsme <strong>de</strong>vraient seuls désigner pour cette apothéose.<br />

M. Pilard-Durand, commerçant opulemment enrichi, veut jouer<br />

les Mécène. Il brigue, en échange, la comman<strong>de</strong>rie <strong>de</strong> la Légion<br />

d'Honneur. Il fera, pour la conquérir, tous les sacrifices.<br />

On lui procure un Watteau; il le rachète à un prix fou à l'Américain<br />

qui en spolia la France. Mais ce Watteau retouché n'est qu'une<br />

croûte infâme. Le ministre <strong>de</strong>s beaux-arts l'admirera néanmoins imperturablement<br />

et l'acceptera avec une reconnaissance émue. Le<br />

tableau ira au Louvre. M. Pilard-Durand aura sa cravate.<br />

A côté <strong>de</strong> cet épiso<strong>de</strong> se développe la raillerie amère <strong>de</strong>s âpres<br />

convoitises que fait naître parmi un entourage <strong>de</strong> parasites l'espoir<br />

du formidable héritage du vieux millionnaire. Ceci donne à l'auteur<br />

l'occasion <strong>de</strong> faire évoluer sur la scène une <strong>de</strong>mi-douzaine <strong>de</strong> pantins<br />

croqués sur le vif. Il met aussi un rayon <strong>de</strong> soleil dans tant <strong>de</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!