tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

ELIE BAUSSART 359
Franck-Seghers sur l'emploi des langues dans l'enseignement
moyen et le projet, soutenu avec une tenace unanimité,
de germaniser l'Université française de Gand, menacent
les droits acquis des Wallons et constituent, pour
la culture romane en Belgique, la nôtre, le plus sérieux
danger.
Il y a là, on en conviendra, de sérieux motifs de mécontentement
et il n'est pas jusqu'aux ridicules vexations
d'un flamingantisme aigu qui n'aient contribué à l'organisation
d'un mouvement de résistance.
Mouvement qui ne se manifestait guère qu'à l'état
sporadique.
Vinrent les élections. Ah ! ces Flamands ! non seulement
ils étaient la menace d'un particularisme intransigeant
dont nous devions être les victimes, mais voilà qu'ils se
présentaient comme l'obstacle — insurmontable presque—
où se brisait l'élan de la « Wallonie anticléricale » !
La mesure était comble ; il fallait organiser la résistance
et l'attaque.
Et le mouvement, d'antiflamingant qu'il était à l'origine,
devint, pour beaucoup, antigouvernemental.
Sur ces entrefaites, et pour donner corps à ce mouvement
« L'assemblée Wallonne » était fondée. C'était le
20 octobre 1912.
Aucun des députés catholiques wallons sollicités d'assister
à l'assemblée de fondation ne s'y présenta — et je
pense que le groupement ne compte à ce moment que
quelques rares catholiques sans mandat.
Telle est la situation à l'heure actuelle. En l'espèce,
que faut-il penser de notre attitude à nous, catholiques?
Le Belge est ainsi fait qu'il est, autant qu'une individualité,
l'homme de son parti. Le parti pense pour lui,
agit pour lui, et lui donne des ordres qu'on ne discute
pas. Les groupes politiques ont créé des disciplines étroites,
impératives, rigoureuses qui trouvent leur sanction
dans la somme des intérêts personnels dont ils se constituent
l'agent et le protecteur. De plus, rien n'est aussi