tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

RAY NYST 385
amour très réel, ce qui est, peut-on dire, un sentiment rare bien
qu'il soit le précieux d'une œuvre.
Mme Van Goethem possède, elle aussi, un respect sincère des
choses; ainsi que Mme Lambiotte, dont le bahut, chargé d'objets
lustrés est une bonne peinture. Mlle Weiler, diverse, accuse parfois,
un tempérament robuste qui se plait aux vigueurs, tel l'arbre dans
la campagne; parfois, une gracilité toute japonaise dans la forme
et dans le ton, notamment sa dune.
Chez ces dames comme chez leurs confrères masculins nous nous
trouvons en face de deux genres de natures bien distinctes : les
unes accessibles aux modes de peindre qui ont cours et qui sont
le siècle, et qui, par là, naturellement se montrent plus peintres
que les autres; et celles qui se montrent plus artiste et plus sensibles,
qui composent leurs œuvres de toutes les inspirations de l'amour,
les scrutent dans leur intimité, vont jusqu'à l'âme.
A ce miroir, que chacune se reconnaisse...
Cercle Artistique
Marnix d'Haveloose ; Camille Lambert;
Maurice Haegemans; De Saegher.
De même qu'on a vu s'introduire au théâtre des poses et des gambades
de cirque, de même ces gestes se sont introduits dans la
statuaire. Cette statuaire-là devient, à notre avis, le kodak, le cinéma,
le fait-divers, le journalisme de la sculpture. Je vais tout de
suite dire ce que je considère comme les erreurs, afin d'en finir avec
cette face d'un beau sculpteur. Erreurs, me paraissent la danseuse
à troits pattes et toutes les danses de voile. Quant à ce mouvement
de jambe créé par Isadora Duncan dans la danse des Scythes, combien
de sculpteurs l'ont maintenant pris et repris. Continuant la
revue des choses dont je suis peu satisfait, je citerai encore une danseuse
dont les formes massives ne me paraissent pas valoir la sollicitude
d'un artiste aussi nerveux que Marnix d'Haveloose; puis, encore,
la Salomé du musée d'Ixelles, qui appartient, elle aussi, avec
Prémices, au monde des anormaux anatomiques, en tant que modèle
bien entendu.
Pour moi, ce sont là les cauchemars de l'exposition. J'estime que
ce sont des œuvres dont la tare est d'être trop personnelles, si je
puis dire.
Et enfin, j'aborde une fort belle série d'œuvres qui se renouent
aux humaines et grandes traditions. Nous rentrons avec celles-ci dans
le monde des êtres harmonieux et sains. L'artiste leur a seulement
ajouté pour différence, — très suffisante, — ses caractéristiques pro-