tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

JEAN MALLECH 205
en retard de quelques années (2 ou 3) dans le cours de
ses études primaires. Dans ce cas ce n'est pas au défaut
de scolarité qu'on doit le développement manqué, mais
bien au paupérisme psychique, produit par une défectueuse
constitution du cerveau et de l'organisme.
Un autre groupe est constitué par des enfants qui dans
la famille comme à l'école sont des moins-valeurs, pour
des raisons extérieures : abandon intellectuel (manque
d'assiduité aux devoirs scolaires), mauvaises alimentation
et hygiène.
Avec les auteurs français, le docteur Santé de Sanctis
les appelle faux anormaux psychiques ou anormaux défectueux.
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Le diagnostie de l'anormalité est une question délicate :
pour les cas graves, évidents, le médecin n'aura aucune
difficulté, grâce aux textes et à toutes les ressources dont
diapose la psychopathologie, mais comme le disent avec
raison Philippe et Paul Boncour, l'indécision commence
dès l'entrée à l'école.
Le diagnostic de l'anormalité psychique ne regarde pas
seulement le médecin neurologiste, mais aussi le médecin
scolaire et les instituteurs ; ceux-ci doivent proposer l'élimination
de la classe ou de l'école, des élèves supposés
anormaux ; du moment qu'ils peuvent reconnaître les anormaux
vrais des faux anormaux, cela suffit : il incombe
alors aux instituteurs spécialistes de les classer au point
de vue des nécessités pédagogiques et d'appliquer les mesures
éducatives individuelles.
Pour diagnostiquer l'anormal psychique vrai parmi la
foule scolaire ordinaire et parmi les phrénasthéniques, le
docteur Santé de Sanctis se sert de testes mentaux qui
ont été vérifiés par Toscano, Millerie, Decroly et d'autres,
et qui sont couramment appliqués dans l'Amérique du
Nord, et recommandés aussi par E. Meumann.
Dans l'école d'enseignement spécial de Bruxelles, le test