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tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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CARL SMULDERS 283<br />

point, plus vraisemblable que la leur. Mais la qualité d'une<br />

croyance n'en atteste pas la vérité. Bien qu'elle soit la religion<br />

<strong>de</strong> six cent millions d'hommes, la seule qui ne soit pas<br />

odieuse et la moins absur<strong>de</strong> <strong>de</strong> toutes, il lui faudra faire ce<br />

que ne firent pas les autres : nous apporter d'irrécusables<br />

témoignages ; et ce qu'elle nous a donné jusqu'ici n'est que<br />

la première ombre d'un commencement <strong>de</strong> preuve. »<br />

Quant aux manifestations spirites, elles peuvent — et,<br />

par conséquent, doivent — s'expliquer par d'inconscientes<br />

suggestions <strong>de</strong> l'interrogateur ou <strong>de</strong>s assistants, par la<br />

télépathie, la vision à distance, la transmission <strong>de</strong> la pensée<br />

<strong>de</strong> subconscient à subconscient, ou par la mémoire atavique.<br />

Il convient, dit Maeterlinck, ce <strong>de</strong> les attribuer à<br />

l'incompréhensible puissance <strong>de</strong>s médiums, qui n'est pas<br />

plus invraisemblable que la survivance <strong>de</strong>s morts et a<br />

l'avantage <strong>de</strong> ne pas sortir <strong>de</strong> la sphère que nous occupons<br />

et <strong>de</strong> s'apparenter à un grand nombre <strong>de</strong> faits analogues<br />

qui se passent entre personnages vivants. »<br />

Mais comme Maeterlinck n'apporte, pas plus que la<br />

théosophie ou le spiritisme, la preuve du point <strong>de</strong> départ<br />

— l'impossibilité <strong>de</strong> l'anéantissement <strong>de</strong> l'esprit — il faut<br />

bien reconnaître que son livre perd toute vertu rassurante.<br />

Que l'infini ne nous veuille pas <strong>de</strong> mal, il se peut.<br />

Mais les souffrances qui sont le lot <strong>de</strong> l'humanité ne sont<br />

pas faites pour nous persua<strong>de</strong>r qu'il nous veuille du bien.<br />

L'infini ne serait-il pas tout bonnement impassible, comme<br />

l'est la nature?<br />

Quoiqu'il en soit, l'œuvre <strong>de</strong> Maurice Maeterlinck abon<strong>de</strong><br />

en aperçus ingénieux, en idées <strong>de</strong> haute sagesse, lumineusement<br />

et poétiquement exprimées. La plus belle partie<br />

est celle consacrée à l'hypothèse <strong>de</strong> la survivance <strong>de</strong> la<br />

conscience individuelle, sujet que le philosophe avait déjà<br />

traité dans son Essai sur l'Immortalité. La nouveauté <strong>de</strong><br />

l'idée, la puissance <strong>de</strong> la déduction, l'implacabilité <strong>de</strong> la<br />

logique font <strong>de</strong> cette partie une contribution philosophique<br />

<strong>de</strong> tout premier ordre. Et vraiment, aucun lecteur qui en<br />

pèse impartialement les arguments, ne conservera l'illu-

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