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tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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164<br />

LE DRAME ET L'OPERA<br />

<strong>de</strong>s coeurs, connaît les paroles qu'il faut dire pour que, sans qu'il<br />

y paraisse, soit détourné le péril dont son bonheur a pu être menacé.<br />

Cet acte <strong>de</strong> subtile psychologie n'a aucune gravité ennuyeuse ou<br />

pédante'; il est au contraire écrit et composé avec un enjouement<br />

plein d'élégance. C'est à la fois d'une très artiste littérature et<br />

d'une vivacité toute naturelle.<br />

Les Chimères. — C'est une pièce en <strong>de</strong>ux actes, jouée en même<br />

temps que la Dame et le Fou; elle constitue le début au théâtre<br />

<strong>de</strong> M. Maurice Gauchez, et c'est un début très honorable.<br />

Ici encore un bon ménage heureux est troublé par l'instrusion d'un<br />

larron d'honneur. Une larronnesse plutôt cette fois. Et, qui plus<br />

est, une larronnesse fort peu sympathique. Aussi elle réussit dans<br />

ses vilaines entreprises qui n'ont même pas l'amour pour excuse :<br />

la coquetterie, le caprice méchant sont <strong>de</strong>s seuls mobiles.<br />

Dans un village d'Ar<strong>de</strong>nnes vivent très paisiblement le docteur<br />

Jean Vigneux et sa femme. Leur intérieur est mo<strong>de</strong>ste et calme.<br />

Mais comme Louise Vigneux n'est pas romanesque pour un sou<br />

tout marcherait à souhait si une cousine <strong>de</strong> Vigneux, qui est, dans<br />

les gran<strong>de</strong>s villes cosmopolites, une actrice à succès, ne venait s'installer<br />

chez le docteur pour y faire une cure <strong>de</strong> repos et <strong>de</strong> grand<br />

air.<br />

Le pauvre Vigneux que le pot-au-feu conjugal, paraît-il, a fini<br />

par lasser, se laisse ensorceler par cette théâtreuse sans vergogne.<br />

L'irréparable est bien près d'être consommé et Mme Vigneux,<br />

que sa mère en fureur, et le curé du village scandalisé ont mise au<br />

fait, sans ménagement, s'abandonne au désespoir. Par bonheur, à cet<br />

instant critique l'intruse est rejointe par un amant provi<strong>de</strong>ntiel au<br />

bras <strong>de</strong> qui elle disparaît sans plus se soucier <strong>de</strong> son cousin éperdu<br />

comme un collégien.<br />

Il y a du mouvement dans ces <strong>de</strong>ux actes, et plusieurs notations<br />

justes. Le type du prêtre patriarcal est bien observé; celui <strong>de</strong> M e Vigneux<br />

est touchant. Mais le docteur et sa cousine malfaisante sont bien<br />

artificiels. De plus M. Gauchez se contente d'esquisser <strong>de</strong> façon<br />

superficielle les caractères <strong>de</strong> ses héros. Mais on doit cependant<br />

accueillir avec encouragement un début, qui n'est pas sans promesse,<br />

dans un métier difficile plus qu'aucun autre. .<br />

PAUL ANDRÉ.

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