tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

Chez Eugène Fasquelle.
EDMOND GOJON : Le Petit Germinet (un
vol. in-18 à fr. 3.50). — Ah! comme on
les reconnaît vite, comme ils sont rapidement
sympathiques ces livres dont le chiqué
et l'artificiel sont impitoyablement bannis,
ces livres auxquels l'auteur s'est donné
tout entier. M. Edmond Gojon a certes
mis toute son âme délicate, toute sa sensibilité
de poète à écrire l'histoire de ce
Petit Germinet, à raconter son enfance impressionnable
et peu débrouillarde, son
adolescence troublée devant les réalités brutales
de la vie physique, sa jeunesse mélancolique,
annonciatrice d'une existence
plus féconde en désillusions qu'en succès.
Quant à résumer le roman de Roger Germinet,
il n'y faut pas songer, car il est
tout en menus faits, en nuances, en petits
détails de fine observation. — Vous verrez
que le Petit Germinet fera son chemin.
*
* *
ETIENNE COROT : La Ville en Sang (un
vol. in-18 à fr. 3.50). — L'auteur de ce
livre a assisté, en Caucasie, à Bakou, sur
les bords de la mer Caspienne, à ce qu'ils
appellent, là-bas, un pogrome, c'est-à-dire
la tuerie en grand des habitants d'une race
par ceux d'une autre race, massacre toléré
et généralement provoqué par la police et
les hautes autorités russes. Cette « nuit
de la Saint-Barthélemy, » à Bakou, dura
quatre jours et M. Etienne Corot en fait
un récit hautement coloré et singulièrement
saisissant. Il y mélange les péripéties d'une
idylle charmante, entre un jeune français,
venu dans la cité du pétrole pour affaires
et une jolie révolutionnaire — qui ne le
serait, dans ce pays d'enfer? — Et ces
pages toutes pleines d'atrocités finissent par
un mariage d'amour.
FÉLIX DUQUESNEL : La Bande des Habits
noirs : (un vol. in-l8° à fr. 3.50). — Il y
a quelque soixante dix ou quatre-vingts ans,
Paris fut mis en coupe réglée par une association
de malfaiteurs, particulièrement
adroits et surtout merveilleusement renseignés
sur les coups à faire, qui mit la poli­
BIBLIOGRAPHIE
ce de Louis-Philippe sur les dents. Les
opérateurs, gibier de potence ordinaire,
étaient alliés à des indicateurs, gens du
meilleur monde, avec lesquels ils partageaient
un butin souvent copieux. En raison
de la participation de ces derniers, tout le
groupe avait reçu, du populaire le nom de
Bande des Habits noirs, dont un contingent
important finit par passer aux assises,
tant il est vrai que les plus belles choses
ont toujours une fin. Sur ce fond de vérité
historique, M. Félix Duquesnel a brodé
un roman policier qui vaut bien les stupides
productions anglo-saxonnes dont on nous
inonde et qui a cet autre avantage de faire
revivre à nos yeux le monde du théâtre et
le monde des lettres de la Monarchie de
juillet.
Chez Flammarion.
F. BALDENSPERGER : La Littérature (un
vol. in-18 à fr. 3.50). — La Littérature,
indépendamment du fonds d'idées et de
sentiments qui vient y affleurer, consiste
en des formes, plus ou moins expressives,
dont se sert l'écrivain, dont la société se
saisira et qu'elle tendra à convertir en des
formules. Comment Se maintient et se renouvelle
le pouvoir d'expression des lettres,
par quelles vicissitudes passe tout effort
artistique de ce genre, entre la création
par l'individu et l'absorption par la collectivité
: c'est toute une philosophie de la
littérature que tente ici M. Baldensperger.
L. BLARINGHEM : Le Perfectionnement des
Plantes (un vol. in-18 ill. à fr. 1.50). —
Les découvertes de Pasteur ont provoqué
dans les sciences et la pratique médicales
une révolution profonde ; M. Blaringhem
se propose de mettre en relief leurs applications
dans un tout autre domaine, celui
de la recherche et de la production méthodique
de nouvelles variétés de céréales, de
fleurs et de fruits.
Chez Ollendorff.
Guy DE CASSAGNAC : Quant la Nuit fut
renne... un vol. in-18 à fr. 3.50). — L'auteur,
dans son Avertissement, demande si
l'on peut composer un roman, avec trois
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