tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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titres, qui n'en sont pas. J'en trouve des exemples chez H. Courtens.
Notamment : Fillette au Faisan, Enfant à la cruche, Danseuse
à sa toilette. Que des œuvres anciennes aient reçu dans les catalogues
de musées ou de vente de telles dénominations, on le conçoit
: l'intention de l'artiste en est à jamais ignorée, il faut bien
s'en tenir là.
Mais que l'artiste ait travaillé avec une intention aussi sommaire,
cela explique pourquoi la plupart de nos œuvres modernes
sont si courtes. La cruche cassée, de Greuze, aurait pu aussi s'appeler
l'Enfant à la cruche, mais comme l'artiste s'est montré animé
d'une bien autre intention que celle de peindre une fillette et une
cruche ! De même pour les autres.
Mais passons. Chaque peintre a sa palette, c'est entendu. Mais
il 'semble qu'une palette aussi éloignée de la vérité que l'est celle
de H. Courtens, quand elle se manifeste avec cette constance chez
un artiste aussi jeune, est une palette de parti pris. Comme tonalité,
cette palette me plait infiniment, mais je la crois un peu
inspirée de la patine des tableaux déjà embellis par le temps. Elle
se distingue par le calme et la distinction. Mais elle m'inquiète,
dans son uniformité, pour l'avenir d'un peintre aussi doué. Que
citerai-je de cette exposition? Un sens critique très sûr fait qu'il
n'y figure pas une seule mauvaise toile, tout serait à nommer.
Les unes peuvent plaire davantage selon le goût de l'amateur,
ou des danseuses, ou les petites filles, ou les études de son voyage
au Caire, mais toutes ont les mêmes qualités et défauts. C'est
d'un niveau universellement très élevé. Sur cette question de
palette, je citerai : petite italienne, fruits et fleurs (28), Paravent
japonais, Pommes, Marché aux poissons au Caire.
Nous aimons que dans les paysages M. Delescluze soit resté
décorateur. Grâce à cet esprit, il est resté décoratif comme la
nature l'est toujours, — avec de grands bonheurs dans le choix des
panoramas et une rare justesse dans le rendu des tons du paysage.
C'est Tolède avec sa ceinture de montagnes arides; Grenade avec
ses vertes plaines au pied des monts abrupts; Tolède, encore, avec
son oasis de verdure. Puis les paysages du Maroc.
Delescluze a voyagé et il peint surtout au point de vue du parti
à tirer des prestigieux décors de la nature. C'est possible, instinctivement.
Mais aucun des tableaux n'est vide d'impression. Tous
vont suffisamment loin et juste pour être empreints chacun des
émotions de l'artiste. Cela ne se sent peut-être pas dès la première
seconde, parce que les peintres nous ont habitué à plus d'extériorisation
facile, au détriment du caractère et que d'ailleurs, chez