tome 34 (n°115-119) - de l'Université libre de Bruxelles

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LES PRIX LITTÉRAIRES
rangs, m'évoquent les procédés de notre remarquable et
puissante Neel Doff — me font songer à du « déjà lu »,
du « connu » et me permettent d'étiqueter avec précision
leur genre et leur méthode, Léon Werth lui se détache,
tout seul, superbement seul.
Aussi suis-je quelque peu tenté de considérer que le
Maître Octave Mirbeau eût raison en restant, malgré ses
camarades, le défenseur opiniâtre, parmi les « dix », du
livre fort qui s'appelle La Chambre Blanche.
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Mais... qu'importe l'avis d'un critique obscur; tel, qui
écrira demain ou qui a parlé hier émettra des opinions
diamétralement opposées aux miennes ; et, si je déclare
ne reconnaître qu'un très maigre mérite à La Statue Voilée
de Camille Marbo, cela a-t-il empêché Pierre Mille, toujours
sincère et clairvoyant de célébrer (dans la revue
La Vie, des sympathiques frères-écrivains Marius et Ary
Leblond) les mérites qu'il a découverts dans ce livre?
Alors, on pourrait évidemment se livrer à un jeu de
comparaisons plus étendues. On pourrait remarquer, dans
la liste des différents et successifs lauréats des « Goncourt
», des phénomènes... curieux :
Claude Farrère est un marin et il fut couronné pour
un livre à la fois colonial et maritime ;
Francis de Miomandre fut récompensé... pour avoir
écrit sur de l'eau ;
Marius et Ary Leblond sont des auteurs coloniaux ;
Albert Savignon a obtenu le prix pour un roman de
mœurs maritimes, pour la description d'une île ;
Marc Elder est lauréat avec un roman maritime.
Moselly, Pergaud, Léon Frapié et de Châteaubriant
seuls ont été distingués par les « dix » pour des études
faites dans le cœur même des terres.
Les « dix » étant évidemment des connaisseurs, on
pourrait en conclure que les romans terriens ou citadins