Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com
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CHAPITRE VI<br />
CONFORTI ET SON CLERGE<br />
CLERGE ET PAROISSES: QUELQUES DONNEES NUMERIQUES<br />
Il peut être nécessaire anticiper une des considérations transversales de l’épiscopat de<br />
<strong>Conforti</strong> et précisément certaines lignes d’interprétation du rapport entre l’évêque et son clergé de<br />
Parma. Nous récupérons ici les données et les nouvelles qui vont jusqu’en 1931, anticipants certains<br />
événements qui pourraient se situer sous d’autres points selon la chronologie. A celui qui écrit,<br />
cependant il paraît qu’au fil du temps, le rapport entre <strong>Conforti</strong> et les prêtres de son diocèse de<br />
Parma se soit développé de manière assez indépendante des événements politico-sociaux que nous<br />
examinons dans la séquence diachronique.<br />
Les vecteurs sont en grande partie internes au petit monde du clergé. Les façons dont <strong>Conforti</strong><br />
tentait d’agir de manière efficace naissaient de son expérience même de prêtre et de vicaire général,<br />
et de son bref épiscopat à la tête du diocèse de Ravenna.<br />
Nous essaierons de manière évidente de récupérer avant tout certaines données de type<br />
quantitatif recueillies surtout à partir des « Etats du clergé » et d’autres nouvelles reportées sur le<br />
journal diocésain « L’Eco », à partir de 1909 et donc de premières années de son épiscopat à Parma,<br />
et en plus d’une recherche précédente sur le nombre et la provenance des prêtres de Parma. A partir<br />
justement du nombre des ordinations, l’on relève une première constatation assez déconcertante :<br />
mise à part la période après Vatican II, aucune autre n’a un nombre d’ordinations aussi réduit que<br />
celle vécue par le « saint » évêque. En presque un quart de siècle de son gouvernement, la moyenne<br />
des ordinations fut de 4,81 prêtres par an, inférieure d’un point par rapport à la période de Villa<br />
(1872-1882) et d’un tiers en moins de la moyenne de son prédécesseur Magani (1895-2006) de<br />
15,42 prêtres chaque année. Il s’agit d’un vrai écroulement vertical qui s’étale d’ailleurs sur<br />
plusieurs années et par conséquent numériquement encore très préoccupant : les douze années<br />
d’épiscopat de Magani produirent 190 nouveaux prêtres ; les 26 ans de <strong>Conforti</strong>, considérant aussi<br />
les années 1907 et 1932 où le siège était vacant, donnèrent 60 prêtres en moins avec un changement<br />
très pauvre.<br />
Il convient de noter cependant que les années de <strong>Conforti</strong>, de ce point de vue, furent<br />
particulièrement dures non seulement à Parma mais aussi dans toute l’Italie. Le premier élément<br />
justificatif de taille fut la première guerre mondiale car en raison de l’enrôlement obligatoire dans<br />
l’armée qui n’épargna pas les séminaristes et les prêtres avec des pertes au front, dans presque tous<br />
les diocèses, les grands séminaires furent littéralement vidés et, pendant plusieurs années, les<br />
évêques ne purent ordonner des nouveaux prêtres. Au début, <strong>com</strong>me nous avons déjà relevé<br />
précédemment, les années 1907-1910 connurent surtout une telle offensive de diffamation du clergé<br />
que le recrutement en fut pénalisé pendant longtemps. Enfin, juste après la guerre, en raison des<br />
conséquences morales et psychologiques du conflit et des inquiétudes politico-sociales, le retour des<br />
séminaristes et la reprise de l’entrée des jeunes au séminaire ont été fortement ralentis. Il y eut un<br />
déclic de croissance après un choc positif de la Conciliation dont <strong>Conforti</strong> ne vit cependant de peu !<br />
En somme, l’homme a vécu dans une des périodes les plus sombres de la conjoncture du<br />
recrutement sacerdotal sans aucune culpabilité de sa part. Le nombre exact des nouvelles<br />
ordinations de 1907 à 1932 fut de 125 prêtres, dont presque la moitié, soit 61, entre 1907-1911,<br />
après les années de séminaire dans des conditions ci-haut évoquées. Nous rappelons que dans les<br />
années 1917-1919, l’évêque ne put ordonner aucun prêtre.<br />
La conséquence fut le vieillissement et une baisse progressive du nombre des prêtres et les<br />
« Etats du Clergé » nous offrent un cadre précis : 1917 : 419 et 17 extra diocésains ou religieux ;<br />
1916 : 390 + 7 extra diocésains ou religieux ; 1920 : 369 + 5 extra diocésains ou religieux ; 1927 :<br />
337 ; 1929 : 329 + 6 extra diocésains ou religieux.<br />
<strong>Manfredi</strong> - 116 – G.M. <strong>Conforti</strong>