Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

j’estime, après la longue attente du départ de quatre missionnaires, dans le sens que jusqu’au juillet
1904 il ne recevait pas des nouvelles certaines de leur arrivée en Chine. Au même temps Volonteri,
d’abord très rétif à la future division de son vicariat apostolique, il cherchait maintenant d’accélérer
les temps.
Conforti donc suit pas à pas les vicissitudes de son institut, avec une totale dévotion. Mais il
ne peut pas vivre cette espèce de compensation qui était la présence au Campo di Marte, avec ses
jeunes aspirants missionnaires. Peut-être que la parole « compensation » n’est pas exacte, mais
j’estime que le contact quotidien avec les élèves xavériens avait jusqu’alors donné un sens au
ministère de vicaire général de Parma, en donnant la clé de lecture spirituelle mais aussi
psychologique à cette réalité au fond tout à fait inédite par un prêtre diocésain, entre autre investi
d’autres responsabilités, fondateur d’un institut missionnaire. Ravenna enlève à Conforti la
perception d’être à côté de ses enfants, même sans lui enlever la responsabilité de disposer de leur
futur.
LA RENONCIATION A RAVENNA
Le 18 juillet 1904, Francesco Melandri, un ouvrier agricole, mais peut-être on parle d’un
killer de profession ou quelque chose d’analogue, tirait à l’économe spirituel de saint Alberto,
l’abbé Sebastiano Malucelli, qui fut gravement blessé et il mourait le 23 juillet jour du patron de
l’église de saint Apollinare. La nuit entre le 22 et le 24 juillet Conforti, que le matin suivant aurait
du présider le pontifical pour la solennité, il a eu un violent débouché de sang. Le jour après, le 24
juillet, partait pour Parma pour ses vacances. Les phénomènes des débouchés de sang se
manifestaient encore. Le 10 août il écrivait la lettre de démission du ministère épiscopal de
Ravenna.
Entre les deux événements évidemment on ne peut pas établir un rapport de cause – effet.
D’ailleurs, je pense que aucun spécialiste, en face des symptômes, présentés par Conforti, que en
regardant bien, avait créé la psychose de la TBC, mais n’étaient pas des symptômes de la
tuberculose, puisse tracer un limite entre la fragilité de son physique et une contribution à la crise
causée par un composant physio somatique. Et que l’attentat à Malucelli puisse avoir agit pour une
ultérieure cause de stress on peut au moins faire des hypothèses.
Avec une grande finesse, Vanzin peut-être aussi à partir des témoins oculaires de ces jours,
déligne le tourment de Conforti, qu’on entrevoit en contre-jour dans la lettre à Pie X :
Après quelques jours de maladie il se sentait mieux : mais plus tard, avec la répétition du
phénomène, sa décision est devenue irrévocable. Jusqu’alors, la possibilité de continuer le
ministère, même avec une grande violence pour ses forces physiques, on ne lui avait pas
empêché et pour cela il avait continué à fixer les étapes d’un programme futur qui
l’engageait dans la continuation de la visite pastorale et même dans la prédication hors du
diocèse. N’était pas la volonté ni le courage qui étaient diminués : dans son esprit il était
toujours patron absolu et croyait, à chaque crise physique, d’avoir enfin raison. Seulement
maintenant, devant la sévère réalité des faits, l’espérance disparaissait et s’impose une
décision. D’autres peut-être auraient pu recueillir avec résignation l’idée de rester inactif
et impuissant dans un lit de l’évêché en attendant la guérison au long terme. Mais il y a les
âmes qui attendent d’être soutenues, dirigées, alimentées. Il y a en concret les visites
d’accomplir personnellement aux paroisses, les pratiques à suivre et résoudre, les prêtres
et les fidèles à assister, écouter, instruire, de contrôler en profondeur dans tout le diocèse.
Depuis trop d’années Ravenna manquait d’une présence opérante par un évêque en bonne
santé et fort pour parcourir les quartiers, qu’il fasse entendre directement sa voix, qu’il
visite personnellement le troupeau égaré et charmé par d’autres mirages. Pouvait
maintenant Mgr Conforti s’annoncer un futur qui aurait continué à rendre plus grave la
situation du temps passé Pouvait-il se résigner à voir augmenté l’amas déjà énorme des
Manfredi - 70 – G.M. Conforti