Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

colloque avec le Préfet et Balbo, Conforti avait publié un appel à la population que nous lisons
entièrement :
Au très bien-aimé peuple de Parma,
Comme citoyen et comme évêque pour l’amour sincère que j’ai pour mon pays et à mes
fils en Christ, je sens le besoin et le devoir d’adresser à tous en ce moment des luttes
fraternelles qui partagent notre ville en deux parties, l’une contre l’autre. Je suis
supérieur et étranger à chaque parti, selon la nature même de mon ministère, je dis à tous
de déposer les armes au nom du bien commun : déposez les armes et tout comportement
de guerre et mettez sur l’autel de la paix et de la concorde la haine réciproque, pour
l’amour et le devoir à notre patrie qui a besoin de concorde, après la grande épreuve
soutenue pour son indépendance et intégrité territoriale.
La haine engendre la haine, les représailles provoquent d’autres représailles à la place de
résoudre les discordes, elles les augmentent davantage en rendant malheureuse la
cohabitation sociale. Et même si parfois on peut les comprimer, dans un temps plus ou
moins long, elles laissent souvent des conséquences d’autres luttes sanglantes. Paix, frères,
paix.
La demandent nos valeureux morts, les larmes de nos mères et épouses, le bien-être
intérieur et le prestige extérieur de l’Italie. Elle demande avec force à ses fils une œuvre
active et une reconstruction, et tous, au-delà des hommes et des partis, doivent portent
leur efficace contribution.
Ne serait pas un bon citoyen celui qui refuserait, car tous, ou avec intelligence ou le travail
manuel, sont obligés ensemble à coopérer pour le bien commun. Mais cette œuvre
nécessaire de reconstruction ne pourra jamais avoir sa pleine réalisation, si non avec la
paix, sans laquelle les conquêtes obtenues au prix de tant de sang serviront très peu.
A ceux qui professent sincèrement la foi en Christ, je leur rappelle le grand principe de la
charité fraternelle qui n’exclût même pas les ennemis. Et au nom de cette charité
généreuse et forte, qui a changé le regard du monde, avant dans la lutte permanente, et
elle a créé une nouvelle civilisation, la meilleure de toutes les autres, je leur confie d’opérer
d’une manière sage pour la pacification, en devenant ainsi dignes de récompense de notre
pays. Que le Seigneur bénisse les efforts de ceux qui travaillent pour de noble résultat, et
rétablisse entre nous la joie de la paix dans la tranquillité de l’ordre.
Avant tout on peut se demander : pourquoi Conforti n’est pas allé au-delà du Torrent La revue
Vita Nuova, c'est-à-dire l’abbé Del Monte, avait affirmé que l’évêque serait allé aussi au-delà du
Torrent si la réponse fasciste à son appel aurait été positive. En effet nous pouvons penser qu’avec
beaucoup de réalisme, Conforti s’est rendu compte qu’il ne pouvait pas traiter avec Picelli. En effet,
à l’après midi du 5 août, l’intervention de l’évêque n’était pas à la hauteur de rien modifier.
Il semble, selon le journal de Balbo qui d’ailleurs nous offre des confrontations avec des donnés,
que pendant la nuit du 5 et 6 août, le gouvernement aurait demandé de transférer les pouvoirs de la
ville du Préfet au commandant sur place. Ceci satisfait la condition présentée par Balbo, à la
renonciation des fascistes d’intervenir avec les armes. Balbo ordonnait la démobilisation obtenue
entre les clameurs des instruments de guerre, on a pris quelques coups de revolvers qui étaient
restés et il se déplaça à Ancona. Les soldats entrés au-delà du Torrent, ont obtenu dans un bref délai
et après deux coups de canon sans munition, toute à fait symboliques, la remise des armes des
rebelles de gauche et la démobilisation des barricades. Naturellement est bien différente la version
de Picelli, que d’ailleurs, au-delà de la description d’une bataille épique tout près des jardins du parc
ducal et d’une fuite honteuse des masses fascistes, surtout la seconde très difficile à documenter
pour ceux qui sont barricadés au-delà du Torrent, il cherche d’admettre que l’arrivée des troupes de
Lodomez et l’ordre de remettre les armes, les coups de canon à poudre, fut toute de suite accueilli
du commando « rouge » (socialiste) Avec un soupir de soulagement, je dirai discrètement.
Manfredi - 151 – G.M. Conforti