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Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

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esponsabilité d’obéir aux ordres, se soumettre à la position des évêques, est éventuellement la clé<br />

de lecture <strong>com</strong>mune à la plus grande majorité de pasteurs de l’église en Italie en ce moment. Pour<br />

<strong>Conforti</strong> fut l’occasion pour protéger le clergé et les catholiques devant les accusations de faiblesse<br />

et défaitisme qui étaient <strong>com</strong>muns aux anticléricaux, qui étaient fortement interventionnistes. On<br />

doit tenir <strong>com</strong>pte que à la rhétorique de l’honneur national, d’une bonne cause, de la rescousse ne se<br />

ac<strong>com</strong>pagnait pas dans les paroles de <strong>Conforti</strong>, aucun <strong>com</strong>portement de mépris pour l’ennemi, que<br />

d’ailleurs était le limotif de la propagande dans la presse de l’époque.<br />

A la suite de la lettre, <strong>Conforti</strong> exhortait ceux qui restaient à la maison à se dévouer à la<br />

charité envers les souffrants à cause de la guerre. A la fin il avait uni « un avertissement au<br />

clergé » :<br />

Bien qu’on connaît la noblesse et la hauteur du sentiment de notre cher clergé et nous<br />

sommes surs que en cette heure grave, donnera l’épreuve d’un zèle illuminé, nous ne<br />

croyons pas inopportun de re<strong>com</strong>mander à tous de tenir une conduite en privé et en<br />

publique, une telle conduite que personne ne puisse à travers des actes et des paroles,<br />

prendre l’occasion de blâmer notre dignité. Dans le moment difficile pour notre patrie,<br />

c’est un précis devoir du clergé d’exhorter tous à avoir confiance en Dieu et obéir aux<br />

ordres des autorités politiques et à coopérer d’une façon honnête, selon le besoin des<br />

circonstances, et pour le triomphe du bien <strong>com</strong>mun.<br />

On peut lire en cette prudente <strong>com</strong>munication, d’une part le danger constant que des<br />

discours même informels, ou des gestes du clergé puissent être instrumentalisés par la presse et<br />

l’opinion publique anticléricale et interventionniste, et d’autre part la position délicate des curés, qui<br />

à contact avec les gens, étaient les plus sensibles aux inquiétudes que le peuple était en train de<br />

manifester devant la guerre. Nous avons cité quelques vicissitudes qui avaient impliqué les prêtres<br />

de Parma dans des accusations et des procès pour le défaitisme. La prudence de l’évêque était plus<br />

que justifiée.<br />

Moins trois mois après, <strong>Conforti</strong> <strong>com</strong>muniquait au clergé la lettre de Benoît XV aux nations<br />

en guerre, avec l’invitation de la lire devant le peuple. En présentant cette lettre, l’évêque de Parma<br />

soulignait amplement la thèse intransigeante de l’origine de la guerre, de la déchristianisation et du<br />

positivisme avant la guerre, et il exhortait à prier pour les soldats et les prêtres engagés au front, en<br />

présentant aussi un récit d’une lettre de l’évêque aumônier des armées Angelo Bartolomasi sur le<br />

retour à la religion de beaucoup de jeunes militaires.<br />

La <strong>com</strong>patibilité de deux écrits du 1915, fut sûrement une épreuve pour <strong>Conforti</strong>. D’une part<br />

la fidélité au pape et sa lutte contre la longueur de la guerre, et d’autre part l’engagement à soutenir<br />

le moral de la population selon une juste logique, ouvraient un dilemme difficile à soigner. <strong>Conforti</strong><br />

justifiait ses positions en recourrant à la tradition de la « théologie politique » : le mal est causé par<br />

l’abandon de l’évangile dans la société, faisons notre devoir et prions. De sa part il mettait une juste<br />

prudence et équilibre dans les expressions, avec une sincère obéissance au pape.<br />

Cette fatigante recherche d’une synthèse on la trouve dans les écrits de <strong>Conforti</strong> pendant les<br />

derniers jours de 1915 et au <strong>com</strong>mencement du 1916. La lettre qu’il envoyait aux jeunes de Parma<br />

et aux prêtres diocésains en guerre en l’occasion de la première fête de Noël, présentait des mots<br />

héroïques : ses jeunes « appelés à leur devoir et maintenant ils sont sur le camp de l’honneur, loin<br />

de leurs maisons, pour la défense de la grandeur de la patrie » et pour eux <strong>Conforti</strong> priait Dieu pour<br />

qu’il rende fort leur bras, qu’il sanctifie leurs fatigues et qu’il les reconduise vite victorieux et<br />

remplis de mérites. Au <strong>com</strong>mencement du carême en <strong>com</strong>muniquant au clergé la lettre de Benoît<br />

XV au cardinal vicaire le 4 mars 1916, il parlait d’un « nouveau cri de douleur, sorti du cœur d’un<br />

père qui aime ses fils pour les voir en lutte entre eux avec le projet de se détruire, pendant « que la<br />

guerre continue furibonde avec ses horreurs ». Ces paroles sont adressées seulement aux prêtres,<br />

avec lesquels était possible <strong>com</strong>prendre un langage, qui pouvait créer des tensions et accusations<br />

s’il était rendu publique. En cette lettre <strong>Conforti</strong> présentait un autre motif typique de la pastorale du<br />

<strong>Manfredi</strong> - 144 – G.M. <strong>Conforti</strong>

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