Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

l’image pleine de la vie chrétienne et missionnaire. Conforti tire cette métaphore spirituelle sans
aucun doute d’un texte fameux : « Le préparatif à une bonne mort » écrit pas saint Alfonso Maria de
Liguori. C’est pour cela qu’aux missionnaires avant leur départ, Conforti remettait, comme on le
fait même aujourd’hui, une croix comme symbole de l’envoi officiel de l’Eglise au nom et à
imitation du Christ.
Il est aussi vrai que Conforti retourne continuellement sur ce thème, vécu et expérimenté en
pleine syntonie avec son expérience intérieure. Mais un autre aspect saisit davantage les choix
opératifs de Conforti, plus que à ses discours publiques, il se rattache à la théologie de la croix. On
pourrait définir cela la capacité de repartir toujours après chaque échec personnel et difficultés à
continuer. Le père jésuite Piersandro Vanzan parle de tortueuse évolution de la vocation du
Conforti. Ici on peut se rappeler en brève, une liste des batailles sanglantes : l’opposition de son
père à son entrée au séminaire, la maladie que pendant de longues années menaçait son ordination
presbytérale et le conséquent renoncement à n’importe quel projet pour partir en mission, le refus de
l’évêque Miotti à son dessin de fonder une institution pour former des missionnaires, l’échec de la
première mission en Chine avec le successif départ de Manini, l’épiscopat de Ravenna conclu sans
gloire, avec la santé compromise, les premières années difficiles à Parma, entre les désordres
sociaux et les reproches de la part du visitateur apostolique et du cardinal De Loi, la crise des
vocations pendant les années de la guerre, l’abandon du ministère sacerdotal de la part de plusieurs
prêtres, la contestation et la division entre ses missionnaires de sa mission bien-aimée en Chine
qu’il venait de visiter et les attaques de Mgr Calza son ancien élève au sujet de la question
économique et enfin son témoignage, digne de foi, l’échec de son projet pour « les oblats
diocésains » qui lui était très chair.
La réaction de Conforti à ces vicissitudes est, du point de vue psychologique, une révision des
projets en vue d’un possible solution significative, au point de vue spirituel selon ce que lui-même
déclara surtout dans ses lettres, il s’agit d’une référence à la volonté de Dieu qui prévoit la
souffrance, la patience, la confiance…
«Maintenant si je pense à mon futur et en voyant d’un coté le bien qu’il conviendra faire à
Ravenna, l’incessante croissance du mal, et au même temps le peu de bien que je pourrais
faire, considérée l’affaire devant Dieu, et après avoir demandé conseil à des personnes
prudentes, j’ai décidé de poser ma démission dans les mains de Votre Sainteté pour qu’il
puisse envoyer dans ce diocèse un pasteur qu’il sache et qu’il fasse ce que je n’ai pu que
désirer. Pour moi il serait trop douloureux rester sans rien faire et être comme spectateur
du triomphe du mal, et en plus je serai toujours en crise et je perdrais la paix. Pour ce
motif et non pour éviter les peines et la croix liées au ministère épiscopal, je prie avec
humilité Votre Sainteté pour qu’elle accepte ma démission en me permettant de me retirer
dans la solitude de mon institut pour les missions parmi les non chrétiens, pendant le peu
de temps que j’ai à vivre, éduquer aussi les chers jeunes qui désirent annoncer l’évangile,
mais aussi le martyr. Et ainsi je continuerai à rendre un bon service à l’église de Dieu, un
service qui est aussi conforme à mon caractère épiscopal »
Comme on voit, le thème de la croix et du martyr retourne presque instamment dans ce texte même
si apparemment il trace un pas en arrière vis-à-vis de l’engagement pastoral. Donc Conforti vivait
une spiritualité de la croix du Christ non seulement comme un thème de réflexion et de prière, mais
comme un critère de choix et comme structure fondamentale du parcours de sa propre vie et celle de
ses missionnaires.
Le crucifix est le grand livre sur lequel se sont formés les saints et sur lequel nous aussi
nous devons nous former. Tous les enseignements qui se trouvent dans l’évangile sont
résumés dans le crucifix. Il nous parle avec une éloquence profonde, c’est-à-dire
l’éloquence du sang. Il nous inculque l’humilité, le détachement de toutes les choses de la
Manfredi - 251 – G.M. Conforti