Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

sa lettre du décembre 1926 aurait affirmé triomphant qu’un « voyageur européen, arrivé en ces jours
de l’Europe à travers la Transsibérienne dit qu’il avait fait un voyage magnifique », les autorités
soviétiques ont ralenti les pratiques, selon les nouvelles de la Fédération pour l’assistance des
étrangers de Rome en janvier 1927. En ces mois la situation chinoise avait eu un tournant négatif.
Déchirée par les combats entre « les seigneurs de la guerre » la jeune république voyait
l’agression au sud par des forces qui suivaient le communisme bolchevique. Au début 1927 les
« sudistes » sont arrivés à Zhenzhou, la ville où habitait Calza, qu’en suivant l’invitation du
Délégué apostolique Celso Costantini avait pourvu à évacuer au-delà du Fleuve Jaune jusqu’à
Tianjin, les religieuses Canossianes et les pères plus jeunes et psychologiquement plus fragiles.
Pendant deux mois, les militaires peu disciplinés du sud ont occupé une grande partie de la
résidence des missionnaires et la cathédrale, employée pour des conférences et de l’explication de la
doctrine politique. Les communistes ont menacé souvent Calza et les autres pères et ils ont fait un
œuvre systématique d’intimidation vis-à-vis des chrétiens souvent néo convertis de la zone. Ils ont
perpétré aussi de fréquents actes de vandalisme et d’autres vols, mais en effet ils n’ont jamais fait
du mal aux missionnaires, peut-être en attendant les ordres d’exproprier les biens des missions
catholiques. En août la situation retournait sous le contrôle des troupes fidèles au gouvernement
central.
Evidemment en ces conditions le fondateur suivait avec appréhension les vicissitudes
chinoises, et il devait nécessairement renvoyer le voyage en attendant des conditions minimales de
la possibilité pour pouvoir espérer de rejoindre ses élèves. En novembre les sudistes étaient
retournés dans l’Henan. A la fin décembre 1927 la situations n’était pas encore stabilisée, à tel point
que trois xavériens, exactement Eugenio Morazzoni, Antonio Munaretti et Giovanni Tonetto ont été
enlevés par une bande des « brigands », comme les missionnaires appelaient ces troupes
formellement obéissantes à l’un ou à l’autre « seigneur de la guerre », ou bien simplement désaxées.
Conforti avait écrit immédiatement au chef du gouvernement (Mussolini) pour intervenir au niveau
diplomatique, en obtenant son appui et celui du Ministre des affaires étrangères Dino Grandi.
L’enlèvement s’est résolu avec la libération des missionnaires après quelques jours.
A la fin de l’hiver et du printemps 1928, Conforti écrivait à ses missionnaires d’attendre le
moment propice pour commencer le voyage à travers la Transsibérienne. A la fin juillet, à cause de
la précarité économique et tensions dans la mission chinoise, et ayant reçu des nouvelles précises de
la stabilité de la situation politique, il avait décidé d’abandonner le propos d’employer le train, en
choisissant de prendre le premier bateau disponible pour la Chine. L’8 août il écrivait une lettre à
ses missionnaires :
Je viens chez vous pour voir de tout proche vos véritables besoins et voir après ce que
l’institut pourra faire pour vous : pour procéder à la nomination du nouveau supérieur
religieux selon le droit et nos constitutions ; et finalement pour constituer dans un
commun accord avec celui qui gouverne avec un zèle admirable, les destins de ce
vicariat, un nouveau noviciat pour notre congrégation, ayant appris avec une grande
satisfaction que de différents jeunes clercs se sentent appelés à entrer dans notre
institut.
Ainsi Conforti synthétisait les motifs de son voyage, et finalement la nomination d’un
supérieur religieux différent du vicaire apostolique, une question urgente depuis des années, avec la
fondation du noviciat chinois, était l’objectif substantiel. Il demandait en plus de pouvoir rencontrer
personnellement chaque missionnaire. Il écrivait aussi à son clergé, dix jours après (le 18 out) en
justifiant son absence, en demandant des prières et en choisissant l’abbé Ettore Savazzini, nommé
plusieurs fois, comme pro vicaire à côté du vicaire Ajardi.
Grâce à sa chronique personnelle, nous pouvons suivre le voyage de Confoti par bateau :
depuis le 21 septembre, quand il s’embarquait à Marseille, au 26 octobre, le jour où il débarquait à
Shanghai. Pendant plus d’un mois ! Pour nous que de l’Italie en 14 heurs d’avion nous sommes à
Manfredi - 188 – G.M. Conforti