Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

« étudieront à fond le Cœur de Jésus ; ils apprendront de lui la douceur, l’humilité, l’obéissance, la
pureté, le détachement des choses de la terre, l’amour des souffrances et surtout de la charité forte,
généreuse et constante qui les rendra autant que possible à la fragilité humaine, des copies vivantes
du modèle divin des prédestinés ». Le règlement de l919 spécifiait les œuvres pour lesquelles les
oblats seront engagés : la diffusion de la dévotion eucharistique (communion générale et
quotidienne, heures d’adoration, les quarante heures, l’adoration nocturne…), formation liturgique
du peuple, éducation des séminaristes, retraites pour les prêtres, engagement pour la vie
communautaire des prêtres et pour les vocations, directions des maisons pour les prêtres âgés, les
missions populaires et l’assistance religieuses des ouvriers et des prisonniers, les publications
religieuses et la diffusion de la lecture de l’Evangile dans les familles, les œuvres missionnaires et
des autres associations religieuses, l’éducation des jeunes à travers les autres associations
religieuses., l’éducation des jeunes à travers les congrégations (mouvements) mariales, les oratoires,
les écoles de religion, la direction des écoles épiscopaux pour les étudiants. L’objectif
Cet ample spectre de possibles ministères ecclésiaux est ainsi décrit : « combattez avec
l’action le laïcisme dominant pour aider le clergé séculier dans leur sainte lutte pour la restauration
sociale en Christ, en condensant son programme en ce mot d’ordre : « In omnibus Christus ». On
s’aperçoit ici l’écho du projet intransigeant qui sera traduit plus tard dans le « Règne social du
Christ par Pie XI » ».
La dévotion au Cœur de Jésus revient dans ces instruments de formation et de soutien
spirituel du clergé. C’était certainement une icône répandue en cette époque-là, soutenue entre autre
au niveau italien par Gemelli, par les réalités de l’Action Catholique, en plus que, comme selon la
tradition, par les jésuites. Dans l’abondante quantité des écrits et des homélies de Conforti, à
présent, il manque une analyse de la présence et des significations de la dévotion au Sacré-Cœur qui
est aussi marginal dans la récente anthologie des textes. La formation de la jeunesse, la proximité à
la spiritualité jésuite et à ce qui venait du Saint Siège rendait certainement Conforti attentif à la
diffusion de cette dévotion. Il me semble que Conforti ne soit pas étranger à ce modèle, au moins
pour le diocèse et surtout pour le clergé.
En plus de cette instrumentalisation de type spirituel, il me paraît que l’on doit souligner une
autre intuition de Conforti pour le soutien de son clergé. En avril 1910, donc dans les années de
modernisme, Conforti suggérait à la conférence épiscopale de Reggio Emilia de proposer aux
diocèses l’institution des « cercles pour la culture du clergé » comme réponse évidente au
modernisme sur le plan culturel. Probablement à cette époque des tensions, les cercles de ce genre
seraient placés sous une observation spéciale du Saint Siège comme possibles foyers du
modernisme. Mais pour la sécurité que Conforti avait à l’égard du néothomisme saint et sauf de ses
enseignants, pour cette portion d’innocence qu’il conserva toujours, il décida au cours de cette
même année de commencer dans son diocèse l’association pour la culture entre le clergé diocésain.
Sur les programmes et les propositions de l’association qu’on peut suivre sur les annales du journal
diocésain de 1910 à 1916, il y a des thèmes importants choisis pour les intervenants invités ou
impliqués parmi le clergé de Parma. En 1910, différents prêtres intervinrent par des conférences :
père Gemelli, Filippo Crispolti, Aleramo Cravosio ; ce dernier a donné une conférence sur
l’Archéologie de l’ancienne ville de Ninive. Les thèmes portaient sur l’actualité, la philosophie et
les thématiques historiques. En plus des conférences dans les villes, l’association lança un concours
avec des prix en argent pour des travaux d’approfondissement initiés par les prêtres. Il ne me résulte
pas pour l’instant que Conforti ait repris l’idée des autres évêques ou d’autres diocèses. Je crois
qu’il s’agissait d’une intuition personnelle à lui. Malheureusement, même en ceci, la guerre
européenne finit par conduire à la suspension de l’initiative qui ne me résulte pas avoir été reprise
par Conforti. En plus, après des années, en 1925, on recommença dans le journal diocésain la
publication des « cas » dans des rencontres des prêtres au niveau des vicariats, une méthode
traditionnelle pour la mise à jour du clergé.
A cette sensibilité spirituelle et culturelle à laquelle il faut unir l’expansion de l’Union
Missionnaire du Clergé dont nous parlerons plus avant, Conforti unissait l’attention aux conditions
Manfredi - 132 – G.M. Conforti