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Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

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pastoraux, étaient sans arrêt relancés par l’évêque Miotti dans ses lettres de ces années-là. Dans<br />

l’engagement à diffuser la prière du rosaire il y avait une lecture précise du présent, bâtie à la<br />

lumière de certaines phases historiques du passé. Saint Dominique avait reçu la prière du rosaire de<br />

Marie afin qu’elle soit une arme dans la lutte contre le grand danger de l’hérésie albigeoise.<br />

Aujourd’hui, face à la nouvelle hérésie représentée par le monde moderne et par l’idéologie libérale,<br />

l’on doit reprendre cette arme, que dès Dominique en avant a permis de vaincre toutes les batailles<br />

les plus difficiles, incluse celle de Lépanto et d’autres évènement militaires. Cette vision, que l’on<br />

pourrait appeler la divulgation de la lecture léonienne de l’histoire, est un des produits de<br />

l’intransigeance du XIX siècle, et apparaît aussi dans les dissertations scolaires de type historique,<br />

<strong>com</strong>me sur Grégoire VII, l’œuvre ensuite imprimée sur Léon X et le panégyrique à saint Bernardo<br />

degli Uberti, patron de Parma. <strong>Conforti</strong> s’en est approprié de façon convaincu. L’on peut retenir que<br />

son adhésion aussi, avec son supérieur Ferrari, au Tierce ordre franciscain, puisse se lier à cette<br />

inspiration culturelle-spirituelle : rebâtissons la chrétienté à partir des grands exemples du moyenâge<br />

croyant. <strong>Conforti</strong> également se retrouve pleinement aligné à son évêque Miotti dans l’une des<br />

questions typiques de la pastorale de l’évêque de la Valtellina : la lutte contre le respect humain,<br />

surtout chez les jeunes, l’éducation à un témoignage de foi courageuse.<br />

Dans les discours pour la Semaine sainte, dont il y a trois rédactions de différente longueur<br />

et parfois aussi recouvrables, ayant la date entre 1889 et 1891, l’on peut lire aisément le mouvement<br />

spirituel d’Alfonso De’ Liguori :<br />

Fidèles chrétiens, quelle gratitude, <strong>com</strong>bien d’amour ne peut que susciter en nous la<br />

vue d’un Dieu qui, pour sauver et donner vie à ses misérables créatures, par un excès<br />

de charité infinie sacrifie lui-même dans un océan de peines et de douleurs Quel<br />

esprit ayant un sentiment de foi et de tendresse n’en tirera pas de fermes intentions de<br />

dépenser lui-même pour l’amour et le service d’une telle bonté <br />

C’est le schéma de la Pratique d’aimer Jésus Christ, d’alphonsienne mémoire. « En voyant<br />

que les hommes se font attirer par des bénéfices, par ses dons Dieu a voulu les attirer à son amour »<br />

(chap. 1 n. 3). Alphonsienne aussi, ou d’ailleurs liée à la grande prédication des missions populaires<br />

et aux Exercices ignaciens, est l’approche répétée entre un moment de la passion et certains péchés<br />

des hommes. Y résonne clairement le schéma de la fameuse « chansonnette » alphonsienne : Mon<br />

Jésus, par de dures cordes et, si on y réfléchit, aussi l’autre plus populaire Tu descends des étoiles,<br />

bien qu’à caractère de Noël. Il faut y ajouter que, surtout dans le plus ample discours sur la Passion<br />

de 1890, ne manquent pas des allusions aux clichés concernant les hébreux, qualifiés <strong>com</strong>me<br />

« déicides », mais cela était normal à l’époque.<br />

Les discours sur L’œuvre de propagation de la foi et sur la Sainte Enfance expriment, par<br />

contre, la précoce et toujours plus vivante sensibilité missionnaire du jeune <strong>Conforti</strong>. Celui sur<br />

l’œuvre de propagation de la foi fut ensuite utilisé pour une des lettres pastorales lors de la période<br />

de Ravenna. Dans ces deux discours, <strong>com</strong>me dans l’article écrit pour le centenaire de Cristoforo<br />

Colombo (1892), où, <strong>com</strong>me beaucoup dans cette période, l’on souhaitait l’ouverture du procès de<br />

béatification du navigateur de Genova, il y a des allusions au fameux binôme « foi et civilisation »,<br />

que nous allons retrouver plus tard.<br />

Un lecteur hâtif pourrait rester en partie déçu par ces quelques considérations : au fond, rien<br />

de particulièrement original apparaît en <strong>Conforti</strong>. Mais cette sereine assimilation de la tradition<br />

spirituelle et des indications pastorales de Léon XIII et de l’évêque Miotti en disent assez de<br />

<strong>Conforti</strong> : son obéissance convaincue, sa capacité de s’emparer de ce qui était sûr théologiquement<br />

et spirituellement.<br />

<strong>Manfredi</strong> - 30 – G.M. <strong>Conforti</strong>

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