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Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

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Un certain nombre de prêtres, pour différents motifs, pour le contact quotidien avec les classes plus<br />

pauvres, n’avait pas la même vision de la guerre <strong>com</strong>me dans l’opinion publique des évolués.<br />

Donc <strong>Conforti</strong> à Parma avait des motifs pour montrer sans peur, même dans son style<br />

prudent, son patriotisme. Mais <strong>com</strong>me est arrivé pour plusieurs évêques italiens, la fin de la tenson<br />

entre intransigeance et patriotisme provoqués par la guerre, générait en ces catholiques « papistes »<br />

une autre tension entre le patriotisme et les positions du pape Benoît XV, ouvertement contraires à<br />

la guerre et au nationalisme. Le pape en portant aux conséquences logiques une doctrine et une<br />

praxis, assumait des positions vraiment innovatrices, un saut de qualité sur de différents problèmes,<br />

le pape fut in<strong>com</strong>pris et vitupéré par les nationalistes de tous les pays. Pour <strong>Conforti</strong>, toujours fidèle<br />

aux directives du pape, s’ouvrait une perspective d’une difficile conciliation. Essayons maintenant<br />

d’analyser les tons et les façons des prises des positions publiques, exactement pour <strong>com</strong>prendre<br />

son « patriotisme » et sa fidélité au pape.<br />

En août 1914 au moment où la guerre était une réalité pour l’Europe, avec l’attentat de<br />

Sarajevo et les graves réactions de plus importantes puissances du vieux continent, l’Italie restait<br />

neutre. Le vieux Pie X, qui mourra pendant les premières semaines de la guerre, publiait une<br />

exhortation à la paix que <strong>Conforti</strong> avait toute de suite <strong>com</strong>muniquée au clergé et à la population, en<br />

unissant une courte lettre qui présentait le danger et l’horreur de la guerre et la totale incohérence<br />

avec l’évangile :<br />

De nombreuses armées sont déjà sur le camp de bataille, on a déjà le sang versé par les<br />

premières victimes, un triste prélude peut-être d’une hécatombe jamais vue jusqu’à<br />

aujourd’hui. C’est triste de voir qu’après I9 siècles de christianisme, loi sainte de justice et<br />

d’amour, de fraternité et de liberté, on doit encore considérer la guerre <strong>com</strong>me une<br />

nécessité et on pense qu’on doit résoudre les questions et les divergences entre peuples et<br />

nations avec le feu des armes.<br />

Cependant la perspective de l’Italie en guerre était encore une parmi les nombreuses<br />

« voix » et pour cela <strong>Conforti</strong> invitait le clergé à « exhorter les fidèles dans un esprit de calme ».<br />

Mais après de longs pourparlers soit dans la politique italienne, soit au niveau diplomatique<br />

international, et après les mouvements « populaires » pendant « les tristes journées de mai 1915 »,<br />

l’Italie entrait en guerre contre l’Autriche et l’Hongrie. Le 26 mai, deux jours après la déclaration de<br />

la guerre, l’évêque envoyait une autre lettre, adressée au clergé et à la population. Le contenu est<br />

conforme au langage de beaucoup d’évêques et catholiques italiens :<br />

Est arrivée pour nous aussi l’heure de la souffrance et des épreuves, et nous, en tant<br />

que chrétiens et citoyens, soutenus par notre foi et par l’affection que chaque italien<br />

doit sentir pour son propre pays privilégié, nous devons être à la hauteur de ce moment<br />

solennel. Hier nous avons condamné le fléau de la guerre, dans la confiance qu’on<br />

devait épargner sans préjugé de l’honneur national de notre droit et intégrité, et<br />

aujourd’hui où notre devoir nous appelle à revanche, prêts et disciplinés à donner un<br />

exemple du courage chrétien et civil, en confiant dans la Providence divine qui dispose<br />

tout pour le mieux, même si pour nous semble le contraire. On ne sait pas si cette<br />

guerre sera longue ou brève, cependant nous tous nous devons porter, d’une certaine<br />

façon, notre contribution pour la solution du conflit, même avec de graves sacrifices et<br />

avec la conscience d’ac<strong>com</strong>plir notre devoir. Nous ne devons pas regretter le sacrifice<br />

pour une juste cause, car nous sommes les disciples d’une religion qui nous invite au<br />

reniement de nous-mêmes, jusqu’à l’héroïsme.<br />

<strong>Conforti</strong> même admettait la différence de position vis-à-vis du premier pronunciamiento, en<br />

la justifiant avec l’honneur national. La théologie du devoir, pour laquelle n’est pas l’individu à<br />

décider si une guerre est juste ou non, mais aux gouvernants, tandis que pour les citoyens il y a la<br />

<strong>Manfredi</strong> - 143 – G.M. <strong>Conforti</strong>

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